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L'opération Reinhard

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6. Aspects économiques de l’opération Reinhard

La lettre de Globocnik à Himmler
Lublin, centre économique de l’opération Reinhart
L’instruction Frank du 26 septembre 1942
Le travail de récupération du Sonderkommando
Le partage des biens
Corruption

6.6. Corruption

Le gardien SS Franz Suchomel, responsable à Treblinka des « Goldjuden » a raconté que sous Eberl, arriva un ordre de la Chancellerie du Reich : 1 millions de Reichsmarks devaient être recueillis. Un coffre rempli d’argent et d’objets de valeur a immédiatement été expédié à Berlin… Aucune question n'a été posée. C’est un des nombreux cas d’enrichissement personnel… Stangl était convaincu que son supérieur direct, Christian Wirth, prélevait directement au Q.G. de l’Aktion Reinhard de l’argent et des objets de valeur et les envoyait directement Berlin... Bien que le Wirth soit le subordonné de Globocnik, il recevait des ordres directs de Viktor Brack de la Chancellerie du Führer ou de son représentant Blankenburg. Les suppositions de Stangl sont sans doute vraies, bien qu’il ne reste aucune trace de ces transactions.

Lorsque les SS partent en permission, de nombreux objets de valeur volés aux Juifs se trouvent sans aucun doute dans leurs coffres et valises. Abraham Krzepicki, détenu de Treblika, a témoigné que de nombreux gardes SS et des gardes ukrainiens détournent tellement d’argent que bientôt ils sont millionnaires ; les Ukrainiens volent aux Juifs leur argent dès leur arrivée au camp… Parfois, ils pénètrent dans les baraques des « Goljuden » et raflent tout ce qu'ils pouvaient emporter. Entre les Ukrainiens et la population locale le commerce fleurit. L'argent et des objets de valeur inondent les environs des Belzec, Sobibor et Treblinka, ce qui attire spéculateurs et autres personnages louches… Des prostituées de Varsovie et d’autres régions apparaissent soudain dans les villages autour des camps et se mettent au service des Ukrainiens… Jerzy Krolikowski, un ingénieur polonais qui a travaillé à proximité des Treblinka, écrit : « Les régions pauvres de Podlasie ont été inondés avec de l'or et la pègre du pays entier est arrivée pour s’enrichir rapidement et facilement. Au début, les Ukrainiens n’avaient pas conscience de la valeur réelle des objets, et on pouvait acheter de tout pour presque rien. Des montres d’hommes ont été vendues littéralement pour quelques pfennigs, et des agriculteurs du coin en proposent des douzaines à la vente dans leurs paniers d’œufs… »

Mais les principaux bénéficiaires sont les officiers supérieurs des SS. Personne n’a jamais su combien de millions ils ont détournés et récupérés… Même Hans Frank, le Gauleiter du Generalgouvernement, sera accusé de s’être approprié des fourrures, des montres bracelet en or, des stylos en or, de bagues et d’énormes quantités d’aliments… Himmler, avec l’accord de Hitler, l’exclut de toutes les instances du parti, mais il reste à la tête du Gouvernement Général… Corruption et scandales au sein de la SS de l'action Reinhard font l’objet de nombreuses enquêtes du juge de la SS Konrad Morgen qui arrive à Lublin en 1943. Le résultat de ses investigations aboutit à l'arrestation de quelques SS de Majdanek et de son commandant Hermann Florstedt. Des détenus du KL, dont le prisonnier politique Jerzy Kwiatkowski, avaient observé comment Florstedt et des comparses détournaient les biens juifs à leur profit : « Les SS avaient l’œil sur les objets de valeur. En dehors du fait qu’ils farfouillaient dans les monceaux de vêtements et les coffres, ils déchiraient les coussins : le chef du camp de détention préventive, le Schutzhaftlagerführer Thumann y trouva des diamants et de pierres précieuses ; le Rapportführer Kostial ainsi que d'autres SS creusaient personnellement avec des pelles dans le « Rosengarten », là où les juifs avaient passé la première nuit ou attendaient pendant le jour devant les chambres de gaz ou les bains. Les SS trouvaient là des bagues, des diamants, de l’or, des dollars US et des roubles russes. »

Cette affaire de corruption prend fin avec la condamnation à mort de Florstedt qui sera exécuté en 1945 à Buchenwald où à Litomerice (Leitmeritz). Morgen examina 800 cas de corruption et de meurtre : 200 aboutissent à des condamnations. Le commandant temporaire de Majdanek, Karl Koch, sera lui aussi condamné à mort (en cumul avec d’autres affaires). Morgen ne se soucie absolument pas ni des meurtres des Juifs, ni du pillage de leurs biens au cours de l'action Reinhard. Ces crimes, pour les nazis et les SS sont non seulement légaux, mais nécessaires. Ce qui intéresse Morgen, ce sont les crimes « illégaux » commis par les SS pour leur enrichissement personnel. Ce qui leur est reproché, ce n’est pas d’assassiner et de récupérer les biens des Juifs, c’est de le faire pour leur propre compte. Cela démontre très clairement l’énorme absurdité du système qui fait condamner divers crimes individuels au milieu d'un épouvantable massacre collectif. Finalement les nombreuses investigations de Morgen rendent Himmler soi-même nerveux… En avril 1944, il est demandé à Morgen de se préoccuper uniquement du « cas Koch » Toutes les autres enquêtes sont stoppées ; Koch paiera cette nervosité du Reichsführer de sa vie aux derniers jours de la guerre.



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