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L'opération Reinhard

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6. Aspects économiques de l’opération Reinhard

La lettre de Globocnik à Himmler
Lublin, centre économique de l’opération Reinhart
L’instruction Frank du 26 septembre 1942
Le travail de récupération du Sonderkommando
Le partage des biens
Corruption

6.4. Le travail de récupération du Sonderkommando

Le vol des derniers biens commence dans les camps d’extermination. A début, les quelques travailleurs juifs sélectionnés pour le « Sonderkommando » dans un convoi étaient en général assassinés après quelques jours et remplacés par d'autres. Mais les SS remarquent bientôt qu'un renouvellement constant et régulier du Sonderkommando juif entraîne toujours une interruption et un ralentissement du processus de destruction. Franz Stangl, d'abord commandant de Sobibor, un policier remarquablement efficace, constate qu'avec un Sonderkommado juifs expérimenté et bien formé le « travail » est beaucoup plus efficace. La mise en place d’un Sonderkommando permanent signifie de plus pour ses membres une survie prolongée, même si le sort final ne fait aucun doute. L'ironie du sort est que grâce à l’initiative de Stangl, quelques membres du Sonderkommando juif restent assez longtemps en vie pour survivre aux révoltes de Sobibor et de Treblinka et témoigner par la suite… Yankel Wiernik peut ainsi survivre une année entière à Treblinka et Richard Glazar pendant dix mois ; A Sobibor, Thomas (Toivi) Blatt survit pendant six mois. A Belzec, Rudolf Reder est un des deux seuls survivants du camp…

C’est à Sobibor, en mai ou juin 1942, que le premier Sonderkommando « permanent » est organisé. Belzec suit peu après et Treblinka à partir de septembre 1942 avec l’arrivée de Stangl comme commandant de camp. Le Sonderkommando est réparti en petits groupes, chacun ayant une tâche spéciale. Environ 20 « Goldjuden » (« Juifs de l’or »), bijoutiers, horlogers et employés de banque, sont responsables du tri des objets de valeur des gazés ; 10 à 20 « coiffeurs » sont chargés de couper les cheveux des femmes dans la baraque prévue à cet effet ; 80 à 120 hommes du « Lumpenkommando » (« Commando des chiffons ») rassemblent et trient les vêtements des victimes qui sont acheminés à Lublin par camion. Les vêtements doivent être examinés avec minutie pour y chercher des objets souvent très bien dissimulés et pour en découdre les étoiles jaunes. D'autres groupes trient tous les autres objets ; les Kommandos les plus durs sont ceux qui travaillent à vider et à nettoyer les camions à gaz ou les chambres à gaz et ceux qui travaillent aux fosses communes à enterrer ou à brûler les corps…

La valeur des biens Juifs récupérés est énorme. Stangl a décrit comment sous le premier commandant de Treblinka, Irmfried Eberl, l’anarchie règne dans l’organisation de la récupération : « Je marchais dans une couche d’argent qui m’allait au genoux… je ne savais pas ou poser mes pieds. Je barbotais littéralement dans les billets de banque, les devises, les pierres précieuses, les bijoux, les vêtements. Tout était éparpillé partout, sur la place entière. » Samuel Willenberg qui travaille dans le secteur de tri à Treblinka, décousait des vêtements et récupérait des tas de pièces d'or, des roubles, des dollars et des diamants… Richard Glazar rapporte que sur la place de tri on avait cloué à des poteaux des pancartes avec des inscriptions : coton, soie, laine, chiffons ; des tas énormes s’amoncelaient à chaque poteau : « Il est impossible de se représenter tout ce que l’on pouvait trouver parmi ces derniers objets que des milliers et des milliers de personnes ont emporté. C’était un énorme bric à brac, où l’on trouvait tout, sauf la vie ! » Un autre survivant de Treblinka, Alexander Kudlik, témoigne comment durant six mois il n’a vécu qu’au milieu de stylos plume en or, dix heures par jour… Rudolf Reder a décrit comment un groupe de huit dentistes était chargé d’inspecter les bouches des cadavres et d’en extraire le cas échéant les dents en or. Thomas Blatt, comme d’autres détenus dans d’autres camps, échange avec les gardes ukrainiens de l’argent volé et des objets de valeur contre de la nourriture et pour préparer une éventuelle évasion ; le prix d'une saucisse est une montre en or…



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