L’Alsace romaine
7. L’histoire politique de l’Alsace romaine du IIIè au Vè siècle
Les crises du IIIè siècle
Julien et la bataille de Hausbergen
Les Alamans en Alsace
7.3. Les Alamans en Alsace
Mais la masse des « Barbares » est impossible à arrêter. Le 31 décembre 406 une véritable trombe ethnique (Vandales, Suèves, Alains, Burgondes) passe le Rhin à Bingen. Les envahisseurs remontent la rive gauche du Rhin en empruntant la voie militaire, s'emparant de Rheinzabern, Seltz, Strasbourg. Saint Jérome écrit, en 409, que Strasbourg comme d'autres villes (Spire, Reims, Arras) était « transférée en Germanie ». Cette dernière invasion marque la fin officielle de l'occupation romaine dans la région, mais une certaine vie civile provinciale romaine se poursuit au moins jusqu'au milieu du Vè, alors que les implantations barbares se multiplient.
Pour tenter de colmater les brèches de ce qui reste du système défensif romain, un commandement, le Comes Argentoratensis est créé à Strasbourg, comportant Argentorate, Saletio et Olino. En 443 Aetius réussit à freiner le déferlement des Burgondes en Alsace en les transférant en Bourgogne. Mais en 451 arrivent les Huns d’Attila : au printemps d’abord, de Bâle à Argentorate, ils ravagent tout le pays et détruisent les principaux centres de défense. Ils repassent à l’automne après leur défaite des Champs Catalauniques en prenant le chemin inverse. Les Romains abandonnent définitivement l’Alsace.
Les Alamans, plus nombreux que les autochtones, s’installent d’abord en plaine où la germanisation est rapide : le parler germanique se substitue à la langue celtique et romane, sauf dans les vallées de Villé, Lièpvre, Lapoutroie. Ainsi Argentorate devient Strateburg. Peu à peu les Alamans pénètrent le Sundgau et les vallées vosgiennes. Une nouvelle page de l’Histoire commence.