L’Alsace romaine
3. Le début de la colonisation romaine
Rome contrôle nominalement l’Alsace, mais au départ, la présence romaine est assez lâche et la mainmise romaine sur le pays ne s’effectue que lentement. Dans un premier temps, Rome se contente d’assurer la sécurité de la frontière rhénane grâce aux auxiliaires némètes, triboques et rauraques ; la seule grande colonie romaine est alors au sud, la Colonia Raurica (Augst), près de Bâle, fondée en 44 avant JC. par Plancus. L’occupation n’est donc pas systématique, car il n’y a apparament plus de troubles, la paix règne et les produits circulent sans problème.
La colonisation effective et systématique débute entre 16 et 14 avant JC. Pour les Romains en effet l’occupation de la frontière du Rhin n’est désormais qu’une étape pour la conquête de la Germanie. Aussi, à partir de -15, le long du Rhin, le général d’Auguste Nero Claudius Drusus est charger d’ériger des forts, bases de défense et points de départ des futures expéditions. Il y a une bonne cinquantaine de ces « Castella drusiana » du lac de Constance jusqu’à Nimègue, dont une dizaine en Alsace : Basileia (Bâle), Arialbinium (Bourgfelden), Cambete (Kembs), Stabula (Bantzenheim-est), Mons Brisiacus (Vieux Brisach), Olino (Biesheim-Kunheim), Argentorate (Strasbourg), Castellum Drusi (Drusenheim), Saletio (Seltz), Concordia (Lauterbourg)… A Argentorate, le castrum, établi dans l’actuel centre ville, sert à l’Ala Petriana, un corps de cavalerie.
En même temps, les Romains mettent en place un réseau de voies de communications en utilisant les voies préexistantes et en en créant de nouvelles, établit un cadastre et classe les terres en diverses catégories. Ces terres sont réparties en lots et distribuées à des vétérans de l’armée, à des colons venus des régions de la Gaule narbonnaise, de la Gaule cisalpine ou du Proche Orient, ou à des indigènes. Enfin les Romains s’établissent dans les agglomérations que les Celtes avaient jadis créées ainsi des cités romaines, les Vici sont créées dans les localités celtes sur des critères d’urbanisme romain. L’exemple le plus frappant est celui de Brocomagus-Brumath.
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