Nazisme : les Einsatzgruppen (2ième guerre mondiale)
5.2. Babi Yar
La prise de la ville par les Allemands
Les attentats
Le prétexte
Le rassemblement
Le massacre
Le « Sonderkommando 1005 »
Après la guerre
Témoignage : Journal d’Iryna Khoroshunova, 29 septembre et 2 octobre 1941
![]() |
Babi Yar : carte de Kiev, des sites de rassemblement et du ravin de la mort |
5.2.8. Témoignage : Journal d’Iryna Khoroshunova, 29 septembre et 2 octobre 1941
« Nous ne savons toujours pas ce qu’ils font avec les Juifs. Il arrive d’épouvantables rumeurs du cimetière de Lukianivka. Mais elles sont impossibles à croire. Elles disent que les Juifs sont fusillés… Quelques personnes prétendent que les Juifs sont massacrés à la mitrailleuse. Tous. D’autres, que 16 wagons de chemin de fer sont prêts et que les Juifs vont être envoyés ailleurs. Mais où ? Personne ne le sait. Une seule chose semble claire : tous leurs papiers, affaires et toute leur nourriture ont été confisqués. Ensuite ils sont poussés vers Babi Yar, et là … Je ne sais pas. Je sais seulement une chose : il se passe là bas quelque chose d’épouvantable, quelque chose d’inimaginable, que l’on ne peut pas comprendre… »Journal d’Iryna Khoroshunova, 29/09/1941
« Chacun dit maintenant que les Juifs sont assassinés. Non ; ils ont déjà été tués. Tous. Sans exception. Vieilles personnes, femmes, enfants. Ceux qui le lundi (29 septembre) sont rentrés à la maison ont aussi été tués. Les gens en parlent d’une telle façon qu’aucun doute n’est permis. Pas un seul train n’a quitté la gare de Bahnhof Lukianivka. Des gens ont vu des camions avec des foulards et d’autres objets partant de la gare. « Minutie » allemande ! Ils ont déjà trié leurs rapines ! Une jeune fille russe a accompagné son amie au cimetière et s’est glissée de l’autre côté de la clôture : elle a vu comment des gens nus ont été poussés vers Babi Yar et a entendu les rafales d’une mitrailleuse. Il y a de plus en plus de rumeurs et de nouvelles. Trop monstrueuses pour y croire. Mais nous sommes obligés d’y donner foi, car le massacre des Juifs est une réalité. Une réalité qui nous rend fous. Il est impossible de vivre en sachant cela. Autour de nous, les femmes pleurent. Et nous ? Nous pleurions aussi le 29 septembre, lorsque nous pensions qu’ils seraient emmenées dans un camp de concentration. Mais maintenant ? Pouvons-nous pleurer réellement ? Je suis en train d’écrire. Mais mes cheveux se dressent sur ma tête. »Journal d’Iryna Khoroshunova , 02/10/1941
Pour en savoir plus...