La Grèce classique : 480-323
4.3. Seconde phase : 415-404
Alcibiade
L’affaire des Hermocopides
Le désastre de Syracuse
La défaite finale d’Athènes : 411-404
La paix
Conclusion
4.3.6. Conclusion
La guerre du Péloponnèse marque incontestablement un tournant dans l’histoire grecque par les transformations profondes qu’elle imprime au monde de l’Hellade : cette crise marque le début du déclin et de la crise de la cité qui allait marquer tout le IVè siècle. Elle entraîne des pertes économiques importantes, ainsi que des pertes humaines conséquentes. Les campagnes sont ravagées et la paysannerie est notablement appauvrie, même si la guerre a affecté les diverses régions à des degrés de gravité différents. De nombreux troubles sociaux fon,t écho à cette crise politique…
Ces troubles affectent moins les régimes politiques démocratiques que les régimes aristocratiques : alors qu’Athènes va très rapidement rétablir la démocratie le Péloponnèse, où tous les régimes sont oligarchiques, va être régulièrement et durablement secoué des luttes sociales, avec des revendication de type révolutionnaire comme le partage des terres ou l’abolition des dettes… Dans certaines cités, la crise débouche sur l’installation d’une tyrannie au profit des chefs de l’armée, comme à Sicyone avec Euphrôn et à Syracuse avec Denys… La pauvreté jette sur les routes du monde grec de milliers de personnes dont le seul moyen de subsistance est le mercenariat, entretenant des troubles dont la permanence menace toutes les cités. Cette « professionnalisation » du métier militaire entraîne une grave rupture au sein de la cité : alors que jusqu’à présent les stratèges étaient les magistrats suprêmes de la cité élus par les citoyens, ils deviennent de plus en plus des professionnels de la guerre, menant leurs campagnes comme ils l’entendent, souvent mû par des préoccupations personnelles, et abandonnant aux autres le soin de gérer les affaires de la cité dont ils se désintéressent de plus en plus…
Politiquement, la guerre du Péloponnèse n’est que le début d’une grande crise qui va secouer le monde grec pendant tout le IVè siècle, un prolongement de la lutte pour l’hégémonie, qui voit apparaître de nouvelles puissances en face d’Athènes, durablement marquée par la guerre et de Sparte, en proie à une terrible crise intérieure et dont le déclin militaire par manque d’hommes est inexorable.