La Grèce classique : 480-323
4.3. Seconde phase : 415-404
Alcibiade
L’affaire des Hermocopides
Le désastre de Syracuse
La défaite finale d’Athènes : 411-404
La paix
Conclusion
4.3.2. L’affaire des Hermocopides
La ville d’Athènes est parsemée de « stèles hermaïques », colonnes carrées surmontées d’un buste d’Hermès et ornées d’un phallus, qui servent à marquer certaines limites de la ville (carrefours, places…) et à les sanctifier. Or, quelques jours avant le déport de l’expédition, de nombreuses stèles sont retrouvés mutilées, soit au visage, soit au phallus. Le scandale est énorme et une enquête est diligentée. La thèse du complot organisé de l’intérieur s’impose rapidement, après qu’on eut écarté celle d’une provocation de Corinthe. Beaucoup d’Athéniens y voient une tentative de renversement de la démocratie au profit de la tyrannie.
Une prime est offerte, et rapidement, les dénonciations pleuvent : un esclave dénonce une parodie des Mystères d’Eleusis, à laquelle Alcibiade aurait participé ; un autre dénonce 18 personnes, un troisième42, dont certains citoyens les plus en vue de la cité… Tous ces témoignages sont démontés un à un, mais le mal est fait : Alcibiade, à son corps défendant, se trouve au centre du scandale, d’autant que ses adversaires ne se gênent pas pour l’exploiter, notamment en utilisant un témoignage proche de celui de l’esclave, celui de Léogaras et de son fils Andocide, qui font partie de la même hétairie (« club » aristocratique) qu’Alcibiade.
Les magistrats décident donc de juger Alcibiade. Avant même qu’il ne débarque en Sicile, il est rappelé à Athènes. Sans hésiter, il fuit, se réfugie à Sparte où ses conseils seront judicieux.