La Grèce classique : 480-323
4.1. L’affaire de Corcyre, amorce du conflit
En 435, Epidamme (L’ancienne Durazzo, actuelle Durres en Albanie), colonie de Corcyre, fait appel à sa métropole : elle vient d’instaurer un régime démocratique et de chasser ses oligarques, mais ceux-ci continuent à harceler la cité et s’adonnent au brigandage. Corcyre, gouvernée par des oligarques, refuse d’intervenir. Epidamme sollicite alors Corinthe, la métropole de Corcyre. Celle-ci décide d’intervenir en faveur d’Epidamme, envoie troupes et navires. Corcyre répond en assiégeant Epidamme et en demandant le secours d’Athènes qui envoie 10 trières. Lors de la rencontre décisive, propice aux Corinthiens, les navires corcyréens essuient de lourdes pertes mais s'en tirent grâce à la protection de la flotte athénienne qui envoie 20 navires supplémentaires. Corcyre réussit même à faire capituler Epidamme.
Corinthe guette une occasion de se venger en provoquant Athènes. Elle se présente en 433 lorsque Potidée, en Chalcidique, une colonie corinthienne qui fait partie de la ligue de Délos, veut quitter celle-ci. Athènes réagit en exigeant de la ville qu’elle rase se murailles et envoie 30 trière et 1 000 hommes pour rétablir l’ordre, ce qui ne fait qu’étendre la révolte, d’autant que Corinthe envoie 2 000 fantassins au secours de Potidée. C’est l’escalade : Athènes envoie du renfort, 40 navires et 2 000 hoplites commandés par Callias. La bataille qui oppose les Athéniens aux ligués Corinthiens, Potidéades, Chalcidiens et Macédoniens du roi Perdiccas (200 cavaliers) tourne à leur avantage, et ils mettent le siège devant Potidée. Dans le même temps, Athènes interdit à sa voisine Mégare l’accès aux marchés de la ligue de Délos, l’accusant d’accueillir dans ses murs les esclaves en fuite. C’est en trop pour la ligue du Péloponnèse dont Corinthe et Mégare font partie. Elles n’ont aucun mal à convaincre Sparte à entrer dans le jeu. Sparte rompt la trêve de 446 : la guerre s’étend à toute la Grèce.
Chapitre précédent | Chapitre suivant |