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Le système concentrationnaire nazi

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3.1. Etape 1: la terreur politique et totalitaire : 1933-1937

Phase 1: la terreur politique : 1933-1934
Phase 2: la terreur totalitaire : 1934-1937
La lutte contre les Juifs

Entre l’arrivée d’Hitler au pouvoir début 1933 et l’Anschluss au printemps 1938, la priorité est donnée à la création de la Gestapo et des camps de concentration pour briser l’opposition communiste et socialiste, puis pour organiser la « terreur totalitaire ». Parallèlement, mais avec beaucoup plus d’hésitations et de tâtonnements, se met en place progressivement la lutte contre les Juifs.

3.1.2. Phase 2: la terreur totalitaire : 1934-1937

3.1.2.1. La toute puissance de la SS

Après le 26 juin 1934, la « Nuit des longs couteaux », le camp prend une nouvelle fonction : il devient l'instrument de la terreur totalitaire, car toute opposition politique organisée a disparu et la « Gleichchaltung », la mise au pas, est pratiquement achevée, si ce n’est la résistance encore têtue des églises. L'état totalitaire est désormais en place selon sa logique propre : une disparition des distinctions politiques traditionnelles entre la vie publique et la vie privée, entre l'économie et la politique, entre le social et le politique. Le système se met à ressembler au « Goulag » stalinien. Désormais le camp exerce sur la société la terreur nécessaire pour la faire fusionner en cette masse unique susceptible de s'identifier au parti et surtout au chef. Plus que jamais, l'objectif du nazisme demeure l'expansion territoriale et la domination mondiale.

C’est aussi à ce moment que débute avec Himmler et les S.S. la première étape vers la terreur et la répression : Himmler va donner à son oeuvre une apparence d'empire féodal où la « race des Seigneurs » domine la masse servile. Le 9 juillet 1934, il obtient la direction des camps de concentration. Les camps sont désormais gérés par les unités SS qui arborent la tête de mort (« Totenkopfverbände »). En deux ans va se constituer le véritable système concentrationnaire. Le 17 juin 1936, sont associés à la S.S. tous les autres services contrôlés par Himmler : Gestapo, police politique, Kripo, service de sécurité (SD), service de renseignement... La SS est autonome de l'appareil d'Etat normal. Le 26 juin, Reinhard Heydrich reçoit la direction du Service de Sécurité, le Sicherheitsdients (SD) qui va semer la terreur au cœur de tous les Allemands. Le 10 octobre, un décret ordonne que la police politique du Reich ne relève plus de la compétence des Länder mais du seul ministre de l’Intérieur placé sous la responsabilité d’Himmler. Le 24 mai 1937, Himmler obtient des pouvoirs accrus et demande officiellement d’être l’égal du ministre de l’intérieur Wilhelm Frick, ce qui est accordé.

En janvier 1938, l’Etat Major de l’armée armée est épuré (Von Blomberg, Von Fritsch) : Himmler a les mains libres et obtient que la Gestapo et le service de renseignement du parti, le SD, soient regroupés au sein du RHSA (Office central de sécurité du Reich) et placés sous l’autorité de Heydrich, ce qui est fait en 1939. Cet empire est largement indépendant des structures de l'Etat et même des organisations « normales » de la NSDAP. A la veille de la guerre, les SS sont en passe de devenir les véritables maîtres de l’Allemagne, mais dans l’ombre du Führer.

3.1.2.2. Le rôle de Théodor Eicke

Début 1935, Eicke, qui dépend directement et uniquement de Himmler pour sa nouvelle fonction, entame une profonde refonte du système concentrationnaire. Installé à Oranienbourg, il ordonne la fermeture d'une myriade de petits camps de concentration, plus ou moins temporaires, et réunit ses 10 000 prisonniers (environ) dans de vastes camps. Il y en a alors sept : Dachau, Esterwegen, Lichtenburg, Sachsenburg, Columbia-Haus, Oranienburg, et Fehlsbüttel. Il met ensuite en place une politique d'agrandissement des KL existants, en ferme certains (Columbia-Haus) et surtout met en chantier de nouveaux camps comme Sachsenhausen (12 juillet 1936) et Buchenwald (1 août 1937). A partir de l'année 1936, son poste d'inspecteur couvre aussi les « SS-Totenkopfverbände », ce qui lui donne toute autorité pour mener à bien sa tâche. Avec l'Anschluss en mars 1938, Eicke entame la construction d'un nouveau camp : Mauthausen. En novembre, il commence la construction de Ravensbrück, spécialement destiné aux femmes…

Vis-à-vis des détenus, Eicke reprend l'organisation mise au point à Dachau : il généralise le travail dans tous les camps. Il fait ouvrir des ateliers dans lesquels les prisonniers, ouvriers spécialisés, passent des heures et des heures au travail (ateliers de cordonnerie, fabriques de matériel électrique, boulangeries…) Les autres détenus, ceux sans expérience professionnelle, sont employés à de durs travaux de terrassements ou dans des carrières… Ainsi le système concentrationnaire nazi devient aussi esclavagiste en constituant et organisant une armée d'esclaves. Le système prend une telle ampleur et les bénéfices financiers sont tels qu'en 1938 Himmler, méfiant, retire la responsabilité de ces véritables usines à Eicke pour la confier au SS-Gruppenführer Oswald Pohl. Ce qui d’ailleurs réjouit fortement Heydrich, qui voue à Eicke une haine farouche, au demeurant réciproque. Le 15 novembre 1939, Eicke quitte officiellement son poste d'inspecteur général des camps et des SS-Totenkopfstandarten et prend le commandement de la toute nouvelle SS-Division « Totenkopf ». Il sera tué sur le front est en 1943.

Eicke aura donné aux camps une impulsion fondamentale : Le camp ne sert plus uniquement à rééduquer. Il devient une source de financement, réservé à l'usage exclusif de la S.S. sur un mode de production féodale et artisanale (Himmler rêvait de faire reconstruire Berlin et Munich, en lien avec Speer). Peu à peu les pressions se font fortes pour que le système s'intègre à l'industrie et à l'économie de guerre. En 1937 et 1938 sont créées deux grandes firmes industrielles SS qui seront présentes dans les grands camps jusqu’en 1945 et emploieront jusqu’à la mort des dizaines de milliers de « Häftlinge » : la DAW, « Deutsche Ausrüstungswerke » produisant de l’armement et la DEST, « Deutsche Erd-und Steinwerke » fournissant essentiellement des matériaux de constructions (carrières, sablières…)

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