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La Grèce archaïque : 700-480

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5. Athènes

Le temps des Aristoï
Les réformes de Solon
La tyrannie
Les réformes de Clisthène

Les Athéniens sont des Ioniens. A l'origine, le territoire de l'Attique comporte plusieurs villages autonomes, qui, à partir du XI-Xè se seraient unifiés autour d'Athènes, par synœcisme, à l'instigation du mythique personnage de Thésée, personnage mythique.

5.4. Les réformes de Clisthène

La fin du règne des tyrans n'est pas suivie par une période de troubles révolutionnaires, ce en partie parce que les tyrans avaient respecté le système mis en place par Solon. Comme la tyrannie a mal fini, le peuple athénien, en 510, prend des mesures pour éviter un retour de la tyrannie. On remet en vigueur une ancienne loi procède aussi à une révision de la liste des citoyens, afin d'exclure des individus qui avaient profité de la tyrannie pour exercer les droits de citoyens. Ces personnes sont des mercenaires au service du tyran qui se sont installés avec leur famille en Attique. Ceux-là qui avaient pris pour habitude de siéger à l'assemblée et à l'Héliée n'étaient pas citoyens puisque non enregistrés dans une phratrie. On vote un décret interdisant la pratique de la torture pour les citoyens athéniens, ce qui signifie qu'elle avait été utilisée sous le règne des tyrans.

5.4.1. La lutte des factions

Après l'expulsion des tyrans, on assiste à une épuration contre les partisans des tyrans et une ancienne loi est remise en vigueur, qui déclare hors la loi quiconque tente d'établir un régime tyrannique. Les listes des citoyens sont révisées. Mais rapidement les luttes de factions reprennent et deux personnages s'opposent : Clisthène et Isagoras. Isagoras est élu archonte en 508 face à Alcméon, soutenu par Clisthène qui ne peut se présenté, ayant déjà été archonte. Il change alors de tactique, abandonne le soutien des aristoï pour rechercher le soutien direct du peuple. Aussi présente t-il son programme directement devant l'Assemblée du peuple, dans lequel il propose un nouveau régime politique, l'« isonomia », l'égale répartition des pouvoirs entre le peuple et les aristocrates.Son projet est accueilli avec enthousiasme et en 507 Alcméon est élu archonte.

Isagoras refuse le verdict et fait appel aux rois de Sparte. Arrivé devant Athènes avec son armée, Cléomène exige l'exil des Alcméonides qui quittent la ville, et donne tous les pouvoirs à un conseil restreint de 300 hommes choisis parmi les partisans d'Isagoras. Mais les Athéniens se révoltent et rapidement Cléomène se trouve assiégé sur l'Acropole. Il est finalement obligé de quitter l'Attique et les exilés reviennent.

Mais Cléomène lance une seconde expédition en 506 ; les Athéniens font appel au Grand Roi, mais Darius n’aura pas à intervenir. En effet la coalition péloponnésienne est divisée et les Béotiens refusent d’attaquer Athènes pour voir rétablir un tyran. Athènes en profite pour attaquer les adversaires divisés, élimine les Béotien et oblige Sparte à évacuer l’Attique. Clisthène peut alors mettre en œuvre sa réforme.

5.4.2. La réforme

5.4.2.1. Le découpage de l'Attique

5.4.2.1.1. Dèmes et trittyes

Clisthène supprime l’organisation des tribus : fondées sur les lien du sang, elle ne correspondent plus aux nouvelles conditions politiques car totalement dominées par les grandes familles de propriétaires fonciers, véritables dynastes locaux s’accaparant tous les pouvoirs. Désormais, la cellule politique de base devient une entité locale existant déjà mais sans fonction politique : le dème. Le dème devient une entité administrative formée de gros bourgs ou de quartiers d’Athènes. Les « démotes » (habitant d’un même dème) élisent un représentant, le démarque. Le nombre de dèmes est fixé à 139.

Les dèmes sont regroupés dans les trittyes qui représentent un tiers des tribus et sont donc des regroupements régionaux. Une trittye est formée au maximum par 9 dèmes ; le dème le plus important de chaque trittyes est son chef-lieu.

Clisthène découpe l’Attique en trois zones où il tente de veiller à l’équilibre entre plaine, côte et collines pour éviter le retour aux anciens conflits : La première est l’Asty comprenant outre la ville, les faubourgs et les deux ports du Pirée et de Phalère ; les plaines de l'Attique sont la Mésogeia (zone du milieu) ; les régions côtières forment la Paralia. Dans chacune de ces trois régions, un certain nombre de dèmes sont regroupés pour former une trittye, jusqu'à dix trittyes par région géographique, soit trente pour l'Attique.

5.4.2.1.1.1. Les Tribus

Clisthène créé dix tribus : chaque tribu réunit 3 trittyes, une de chaque région géographique, par tirage au sort. Les quatre tribus anciennes subsistent, mais uniquement avec des attributions religieuses. Chaque tribu reçoit un numéro et le nom d'un héros éponyme de l'Attique. Chaque tribu est donc représentative de l'ensemble de l'Attique, ce qui réduit les disparités régionales. Cette création donne les fondements du nouveau conseil de la Boulé.

5.4.2.2. Le nouveau cadre politique

5.4.2.2.1. L’Ecclésia et la Boulé

La réforme de Clisthène supprime le pouvoir régional des familles de l'aristocratie et créé un « corps civique » : l’assemblée du peuple ou ecclésia, composée de tous les citoyens ayant achevé leur service militaire et jouissant de leurs droits civiques.

La boulé remplace le conseil des Quatre Cent de Solon. Elle est composée de Cinq Cent membres, à raison de 50 par tribus, les bouleutes. Chaque dème peut présenter un certain nombre de candidats calculé au prorata de sa population. La désignation se fait par l'élection, et après Clisthène par tirage à la fève. Ainsi l'Attique est représentée de manière cohérente à la Boulé. Pour être élu, il faut avoir 30 ans et le mandat, d’un an, peur être renouvelé une fois, mais pas deux années de suite. Au début, les thètes sont exclus de la Boulê, mais ils y seront représentés par la suite.

5.4.2.2.2. Isonomia et iségoria

Le fonctionnement des institutions est conservé dans sa globalité par Clisthène : le pouvoir exécutif reste aux mains de l'archonte éponyme. Les archontes sont au nombre de neuf et leurs attributions restent inchangées. Les classes censitaires instaurées par Solon sont toujours en vigueur, excluant les plus pauvres de la gestion des charges.

Par contre, Clisthène donne plus de pouvoir à l'Assemblée en matière législative pour la désignation des magistrats. Le fondement local du pouvoir des Aristoi est miné fut par la création des dèmes, même s'ils conservent un certain. Par la réforme des tribus, Clisthène permet à tous les citoyens de participer à la gestion de la Cité. Le nouveau système permet un mélange des citoyens, indépendamment de leur naissance et de leur fortune : les magistrats ne peuvent plus, pour leur élection, s’appuyer uniquement sur leurs proches et leurs amis : ils doivent désormais persuader les citoyens d'autres trittyes que la leur, et tenir compte des intérêts de l'ensemble de la population.

C'est ainsi que se met en place le régime de l'isonomia, qui va de pair avec l’instauration par le législateur de l'iségoria, l'égalité de parole : tout citoyen peut soumettre une proposition à l’Ecclésia. Mais seuls les représentants des familles du pouvoir ont la capacité de persuader le peuple.Ainsi, les Aristoi doivent soumettre leurs propositions au consentement de la Boulé qui représentent l'ensemble des dèmes de l'Attique, puis au vote de l’Ecclésia. Ecclésia et Boulé sont donc des contrepoids aux magistrats. Le régime instauré par Clisthène est donc une isonomie qui répartit également le pouvoir entre le peuple et les aristocrates.

5.4.2.2.3. Le conseil et l'assemblée

La Boulé est aussi chargée de régler les affaires courantes. Pour ce, il n’est pas nécessaire de réunir les 500 bouleutes. Clisthène instaure donc une permanence de 50 bouleutes d’une tribu suivant un ordre défini par le sort : se met ainsi en place un bureau exécutif de la Boulé : ce sont les prytanes, nommés pendant un dixième de l’année. Du même coup est défini le calendrier politique d'Athènes divisé en 10 sessions. Chaque jour les prytanes tirent au sort un président : l'épistate qui président les réunions de l'Assemblée ou du Conseil.

L'ecclésia reçoit plus de pouvoir. Il faut son accord pour déclarer une guerre, infliger une amende ou une condamnation à mort. Cela implique que la décision a d'abord été prise par une première instance mais qu'elle doit être confirmée et validée par le peuple. La déclaration de guerre est décidée par la Boulè, les deux autres, de nature judiciaire sont prises par l'Aréopage pour les condamnations à mort.

5.4.2.2.4. L’armée et la guerre

L'armée des citoyens existe depuis le VIe au moins, mais Clisthène la réforme : les citoyens sont répartis en dix corps d'armée, chaque corps étant commandé par un stratège, élu pour un an devant l'ensemble du peuple avec un mandat indéfiniment renouvelable. Les stratèges deviennent ainsi rapidement plus importants que les archontes. Aussi, la charge d'archonte va-t-elle progressivement décliner et en 487 l'élection de l’archonte sera remplacés par le tirage au sort.

Le commandement suprême de l'armée reste aux mains de l'archonte polémarque, au moins jusqu’à la bataille de Marathon en 490. A l'époque de Clisthène, l'armée n'est composée que des citoyens riches, puisqu'ils doivent payer leur équipement d'hoplite. Les thètes, qui représentent les 2/3 du corps civique, sont exclus de la participation à la guerre, ce qui réduit considérablement leur poids politique.

A dix-huit ans, le jeune garçon est inscrit sur le registre de son dème. L'assemblée des démotes décide à vote secret si le postulant peut prétendre à l'« éphèbie », les conditions étant l’âge requis une ascendance athénienne. L’inscription au dème donne accès à la citoyenneté. A l'occasion de l’Agrotéria, fête d'Artémis, les éphèbes prêtent serment à la patrie et aux institutions. Puis ils font la tournée des sanctuaires et reçoivent pendant un an leur instruction militaire au Pirée où ils tiennent garnison. A l’issue de cette période, ils subissent au théâtre de Dionysos un passage en revue par l’assemblée et reçoivent une lance et le bouclier rond de l’hoplite. Ils prêtent alors serment de fidélité à la constitution et effectuent leur seconde année de service militaire faite de marches, gardes de bourgs fortifiés sur les frontières, réalisation de travaux de génie militaire (ponts, retranchements…)

Son service accompli, il est affecté, en fonction de son appartenance aux classes, à un corps d’armée : ainsi, s’il appartient aux deux premières classes censitaires ; il devient cavalier et reçoit une indemnité pour son équipement et l'entretien de sa monture qui lui est aussi fournie. Celui qui appartient à la classe des thètes devient hoplite : ce corps d’infanterie comprend d’une part les citoyens âgés de 20 à 50 ans (armée d’active) et d’autre part les citoyens âgés de 50 ans à 60 ans, qui forment l'armée territoriale.

Un corps de 200 archers à cheval, composé de citoyen, complète l’armée. Comme éclaireurs. En cas de guerre, le dispositif armé est complété par une troupe d’infanterie légère et un corps d’archers de 1 600 citoyens. Des mercenaires peuvent être engagés, mais principalement pour des tâches de police urbaine (archers scythes).

5.4.2.2.5. L'ostracisme

Clisthène se méfie des individus qui représentant une menace pour le régime par leurs excès de richesse ou de popularité, et donc tentés par le pouvoir personnel. Aussi institue t-il l’ostracisme : chaque année, au cours de la sixième prytanie, l'Assemblée se prononce sur l'opportunité d'exiler ou non un homme politique. En cas de vote positif, le peuple se réunit deux mois plus tard sur l'Agora, sous le contrôle des archontes et de la Boulé. Il faut au minimum 6 000 votants qui écrivent sur un tesson de poterie (Ostracos) le nom de l'individu q'ils souhaitent exiler. L'individu ostracisé doit s'exiler dans les dix jours pour dix ans, mais il conserve ses qualités de citoyens. Le vote à lieu une fois et ne peut toucher qu'une personne par an. Ainsi l’ostracisme n’est pas une punition pour trahison ou crime contre l'Etat, ni la mise à l’écart d’un rival, mais bien un choix portant sur une politique générale.

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