La Grèce archaïque : 700-480
3.1. Les problèmes sociaux des cités grecques
Le monde grec aux VIIIè et VIIè est un monde en crise, crise consécutive d’une part à la stabilisation après les grandes migrations volontaires ou forcées, et d’autre part à une population désormais trop nombreuse, à trop de bouches à nourrir… Cette crise explique grandement le phénomène de colonisation, mais aussi toutes les tensions, conflits internes, guerres civiles qui secouent le monde grec et vont peu à peu donner naissance à de nouveaux systèmes politiques : chacun de ces systèmes va s’imposer dans la diversité, en fonction de l’histoire propre, de la culture, des clans et tribus de chaque cité, chacune jalousement gardienne de sa liberté et de son indépendance.
Le crise agraire engendrée par l’augmentation très importante de la population engendre à son tour une profonde crise sociale. Les terres étant concentrée aux mains de quelques grandes familles, leur rareté entraîne des hausses de prix importantes : rapidement, une importante partie de la population se trouve appauvrie et endettée, dans un état proche de la servitude.
La pression sociale devient alors très forte et se cristallise autour de deux revendications principales :
- l’abolition des dettes ;
- le partage des terres.
Mais le pouvoir en place, celui des « aristoï », n’entend pas abandonner ses prérogatives. C’est donc la lutte entre le deux factions qui va forger progressivement cette notion d’isonomie, d’égalité politique, mais ne va pas pour autant supprimer l’aristocratie : c’est le résultat d’une lente évolution qui passe par plusieurs phases, particulièrement l’action de législateurs et l’arrivée sur la scène publique des tyrans.
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