La déportation en Italie
3. Les déportations
L’Italie sous la botte nazie
Les Juifs de Rome
Le rôle du gouvernement de Salo
Les camps d’internement : Fossoli, la Riziera, Bolzano…
Bilan
3.1. L’Italie sous la botte nazie
Les défaites militaires en Afrique du Nord et l'invasion alliée de la Sicile et de l'Italie du Sud en 1943 contribuent au renversement de la dictature de Benito Mussolini. Le roi Victor-Emmanuel III ordonne l'arrestation du Duce le 25 juillet 1943. Pietro Badoglio, le nouveau Premier ministre, négocie un cessez-le-feu avec les Alliés et l’armistice est signé le 8 septembre. En réponse, l'armée allemande occupe rapidement la majeure partie de l'Italie septentrionale et centrale. Dans le nord, en province de Novare, donnant le ton, les unités SS massacrent des Juifs et font main basse sur leurs biens. De nombreux juifs sont noyés dans le Lac Majeur. En même temps, l’armée allemande occupe les territoires sous domination italienne en Grèce, Albanie, Monténégro et France. Le 12 septembre des parachutistes allemands libérèrent Mussolini de sa prison du Gran Sasso et le placèrent à la tête d'un gouvernement fantoche pro-allemand proclamé par le duce le 15 septembre à Milan et siégeant à Salo, en Italie du Nord.
L'occupation allemande change radicalement la situation des Juifs, dont la plupart vivent dans le nord du pays. Les autorités allemandes commencent presque immédiatement à déporter les Juifs, à la fois des zones d'Italie sous occupation allemande et des anciennes zones sous occupation italienne en Europe du Sud et en France.
Une horde de bureaucrates nazis s’abat sur le pays pour prendre en main ses affaires et liquider les Juifs Italiens : les responsables principaux des affaires juives sont l’attaché de police du RSHA SS-Obersturmbannführer Kappler, le HSSPF pour l’Italie SS-Obergruppenführer Wolff, chef d’état major de Himmler, le chef de l’administration militaire SS-Gruppenführer Wächter venant de Galicie, le BdS Bgf Wilhelm Harster, et les fonctionnaires zélés du célèbre « Amt IV » : SS- Sturmbannführer Fritz Kranebitter, chef de la Gestapo, Théodor Dannecker, chef de l’Einsatzkommando (auquel succède Bosshammer lorsqu’il ira exercer ses talents en Hongrie…), le SS-Standartenführer Walter Rauff… La Wehrmacht est commandée en Italie par le Generalfeldmarschall Kesselring que seconde le General E. von Mackensen
Le nouvel appareil entre aussitôt en action, avant que le nouveau régime Mussolini ne soit rétabli. Ce gouvernement comporte deux hommes qui vont servir les desseins allemands : le ministre de l’Intérieur Guido Buffarini et le chef de la Police Tullio Tamburini. Ils reconstituent la « Direzione Generale delle Demografia et della Razza », immédiatement disponible pour les arrestations et les déportations.
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