La déportation en Italie
2. La situation jusqu’en juillet 1943
Les principes de la politique italienne
La politique italienne sur son territoire
La politique italienne dans les territoires sous contrôle
2.2. La politique italienne sur son territoire
Les Italiens poursuivent durant la guerre la politique antisémite sur le principe de la non ingérence absolue des Allemands. En mai 1942, un millier de juifs étrangers sont internés dans les camps de Salerne, Cozenza et Chieti (femmes). Fin 1942 les Juifs italiens sont réquisitionnés à Rome, Bologne Milan et la Tripolitaine pour divers travaux, pas très pénibles au demeurant : à Rome ils doivent laver le mur de soutènement du Tibre ; à Milan ils sont employés dans un camp de travail au sein de la ville même. A Giado en Tripolitaine 2 à 3.000 d’entre eux sont internés dans un camp en plein désert. Le typhus s’y déclare début 1943, à l’arrivée des Anglais. Il fait plus de 300 victimes.
Mais pour les Allemands, la lenteur des applications des mesures et le nombre particulièrement élevé de Juifs exemptés sous une forme ou une autre leur font craindre que jamais le processus de destruction ne se mettrait en place en Italie. Mais ils hésitent à intervenir, l’Italie étant le principal allié du Reich. Le 24 septembre 1942, quand Ribbentrop donne ses instructions à Luther pour la déportation des Juifs d’Europe, il lui ordonne de ne rien faire pour l’Italie.
La question est abordée lors de la visite de Himmler au Duce le 11 octobre 1942. Celui ci l’écoute poliment et approuve quelques mesures allemandes antijuives prises en Union Soviétique... Ce sera tout. Le 13 janvier, l’ambassadeur H. Georg von Mackensen rencontre Ciano pour lui signifier l’impatience des SS à voir s’appliquer les mesures de déportation aux Juifs italiens. Rien n’y fait. Les Italiens ne veulent pas entendre parler d’extermination ni d’ingérence.
