Histoire de l’Egypte ancienne
9. La basse époque (664 - 330 avant J.C.)
L’invasion assyrienne : 671-660
La XXVIè dynastie « saïte » (664 à 525 avant J. C.)
9.2. La XXVIè dynastie « saïte » (664 à 525 avant J. C.)
9.2.1. La restauration nationale
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Statue cube d’Akhimenrou, intendant de la divine adoratrice d'Amon. XXVIè dynastie « saïte » Musée du Louvre. (Histoire de l’Egypte ancienne) |
Le prince de Saïs et de Memphis, Néchao avait crée dans son fief une puissante armée composée de mercenaires grecs, ioniens et cariens, possédant un armement perfectionné. Son fils Psammétique qui lui succède en 664 à Saïs parvient avec cette armée à supprimer la féodalité libyenne et surtout à expulser les garnisons assyriennes du pays. Puis il étend son autorité sur la Thébaïde et fait adopter sa fille Nitocris par la régente de Thèbes, divine adoratrice d'Amon, Shepenoupet II à Thèbes.
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Le groupe de Psammétique I et de sa famille. Musée de Berlin. (Histoire de l’Egypte ancienne) |
L'Égypte est à nouveau indépendante et gouvernée par des souverains indigènes. Mais les périls extérieurs restent très grands subsistent et le temps de la puissance est révolu. Mais les règnes des Psammétique I (664 – 609), Néchao II, prêtre et Amasis ne marquent pas le déclin de la civilisation égyptienne. On peut même parler de « renaissance saïte » comme par exemple le montre l'extraordinaire statuaire de l’époque. Le prestige du pays reste très grand et il s’ouvre largement aux nouveaux courants qui agitent le monde méditerranéen : les Grecs arrivent en nombre, mercenaires, commerçants ou simples visiteurs. C’est le début de l’hellénisation de l’Egypte, dont le symbole est la fondation de Naucratis. Les souverains Saïtes favorisent les mercenaires grecs, qui avaient porté au trône leur dynastie. Les garnisons grecques vivent la plupart du temps dans des quartiers réservés, séparés de la population indigène. À la suite des soldats, des marchands grecs viennent chercher fortune en Égypte et s'établissent autour des garnisons, avant de se répandre rapidement le long de la vallée du Nil. Amasis concentra les négociants des différentes cités grecques à Naucratis, ville située sur la branche canopique du Nil. Il concède à ce port le monopole du commerce maritime avec la Méditerranée. Cette cité devient une ville franche de l'hellénisme en territoire égyptien, jouissant d'une constitution autonome. Des magistrats appelés « timouques », élus par le peuple, gouvernent avec l'assistance d'un conseil.
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Statue de Petamenhotep, grand prêtre d’Amon, en scribe. XXVIè dynastie. Karnak. Cour de la cachette. 74 cm. Musée du Caire. (Histoire de l’Egypte ancienne) |
Si, d'une part, les Saïtes cherchent dans leur politique intérieure à mettre à profit des énergies nouvelles représentées par les négociants et les mercenaires, grecs et à utiliser les progrès introduits par la civilisation hellénique, ils se montrent par ailleurs très conservateurs en essayant de se rattacher aux traditions nationales de l'Ancien Empire. On vit renaître alors à la cour Saïte des titres de fonctionnaires aussi bien que des formules d'art du temps des « grandes pyramides ». De même sur le plan religieux Psammétique I radicalise la pensée théologique. Le culte des animaux connaît un grand essor. Le Serapeum de Memphis est agrandi pour répondre au développement du culte de l'Apis. La tradition memphite prend le pas sur la théologie enseignée à Thèbes. Memphis devient capitale du royaume tandis que le rôle de Saïs est limité à celui de résidence et de nécropole. La politique et l'économie du pays sont confiées à des hauts fonctionnaires Saïtes. Les souverains Saïtes se montrent des financiers habiles, accroissent leurs ressources en instituant un impôt sur le revenu, avec obligation pour chaque habitant de déclarer au fisc ses moyens d'existence. Ils instituent aussi des taxes sur le commerce et font une première tentative de nationalisation des biens des temples, en remplaçant l'autonomie du clergé par un budget du culte à la charge de l'État.
9.2.2. La politique extérieure
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Amasis, roi de la XXVIème dynastie. Le nez symbole de la vie, a été cassé, ainsi que l'uraeus symbole de son pouvoir royal. Musée du Louvre. (Histoire de l’Egypte ancienne) |
Fils de Psammétique I, Nékao II (Néchao) (609 à 594 avant J. C.) profite de la désintégration de l’empire assyrien sous les coups des Mèdes et des Babyloniens pour s’emparer de la Palestine (Bataille de Megiddo au cours de laquelle le roide Juda Josias est tué), et pour placer son fils Elyaqim sur le trône d'Israël. Il pousse jusqu’en Syrie, atteint l’Euphrate, mais son armée est écrasée par Nabuchodonosor à Karkemish en 605. Les Egyptiens refluent et désormais les frontières égyptiennes se limiteront à la région de Gaza. C’est sous son règne que des marins Phéniciens à sa solde font le tour de l’Afrique. Psammétique II pousse les habitants de Jérusalem à la rébellion lorsque Nabuchodonosor II s'empare de la ville et la pille, puis guerroie en Nubie et dans le pays de Koush. Son fils Apriès continue la lutte contre Nabuchodonosor, lui tient tête à Tyr, mais échoue dans sa tentative de secourir Jérusalem. Cet échec provoque une guerre civile en Egypte, lorsque la garnison d’Eléphantine se révolte contre les mercenaires grecs et cariens, soutiens du pharaon.
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Nekthoreb en prière. Règne de Psammétique II, XXVIè dynastie. Musée du Louvre. (Histoire de l’Egypte ancienne) |
Amasis, le général rebelle, finit par prendre le dessus et Apriès est assassiné. Les troupes de Nabuchodonosor II, qui tentent d'envahir l'Egypte, sont arrêtées par Amasis, qui résout le problème grec et carien en les concentrant dans la ville de Naucratis et leur accordant d’importants privilèges économiques et commerciaux. Il s’allie à Crésus, le légendaire roi de Lydie, Polycrate, le tyran de Samos et Babylone. Mais très prudent, il évite tout conflit avec les Perses, nouveaux maître de la région.
Fils d’Amasis, Psammétique III monte sur le trône en 526 avant Jésus-Christ. Il doit affronter Cambyse II, successeur de Cyrus II sur le trône de Suse qui envahit l’Egypte. L'armée de Psammétique III est défaite à Péluse, au nord-est du Delta au printemps 525 avant Jésus-Christ. Cambyse met le siège devant Memphis qui capitule, entraînant la soumission du reste du pays. Cambyse met à mort Psammétique et se proclame Pharaon. L'Egypte devient une province de l'Empire achéménide.
9.2.3. La première domination perse. (525 à 404 avant J. C.)
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Stèle représentant Cambyse et Apis. (Histoire de l’Egypte ancienne) |
L’Egypte devient une satrapie et les souverains de Suse sont les nouveaux pharaons. La XXVIIè dynastie de Manéthon comprend les rois achéménides de Cambyse à Darius II. Cambyse, après avoir conquis l'Égypte, la réduit en satrapie et prépose Aryandès à son gouvernement. Après la mort de Cambyse, Darius I réorganise l'Empire perse : l'Égypte, unie à la Basse Nubie et aux oasis libyennes de Cyrène et de Barca, constitue alors la VIè satrapie. Elle est astreinte à un tribut annuel de 700 talents d'or et à la fourniture au Grand Roi de produits en nature. Elle doit de plus subvenir à l'entretien de l'armée perse d'occupation d’environ 120.000 hommes, Perses et mercenaires. Les Perses introduisent en Égypte la monnaie sous la forme de pièces d'or, les dariques.
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Tête de prêtre. XXVIIè dynastie, domination Perse. (Histoire de l’Egypte ancienne) |
La domination perse n’est pas trop dure, mais l'Égypte espère ardemment s'en affranchir. Des insurrections éclatent dans le Delta, dont celle d'Inharos, appuyée par des Grecs, qui tient en échec les armées d'Artaxerxes entre 459 et 456. Après la défaite d'Inharos, l'Égypte retombe sous la domination perse jusqu'en 401.
9.2.4. La dernière indépendance : 404 - 340
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Portrait d’Osor-Ouêr, prophète de Montou. Schiste. Fin de l’époque perse, XXXè dynastie, IVè avant J.C. New York, Brooklyn Museum. (Histoire de l’Egypte ancienne) |
A la mort de Darius II, une querelle dynastique oppose à Suse Artaxerxès II et Cyrus II. Elle laisse le champ libre aux initiatives égyptiennes. Une nouvelle révolte éclate à Sais, où un certain Amyrtée secoue le joug perse et s'empare du pouvoir. Amyrtée se fait couronner pharaon en 404. Il fonde la XXVIIIè dynastie dont il est l'unique représentant. Le pouvoir du nouveau pharaon est reconnu en moins de quatre années, jusqu'à Assouan. A sa mort, L'Egypte connaît une dernière période d'indépendance qui va durer moins d'un siècle, de 404 à 341 avant Jésus-Christ.
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Horus en adoration. 95cm. XXXè dyn. Musée du Louvre. (Histoire de l’Egypte ancienne) |
Nepherites I (399 à 393), originaire de Mendès, dans le Delta, succède à Amyrtée et fonde la XXIXè dynastie qui va durer 20 ans. Il débarrasse l'Égypte de la domination des Perses et conclut contre eux une alliance avec Sparte. Amarna (393 à 380) entreprend un nouveau programme de grands travaux à Louxor, Karnak, Médinet Habou, Elkab, Tôd, Médamoud, et Eléphantine. Les échanges commerciaux sont florissants. L'Egypte, de nouveau présente au Proche Orient, se contente de participer indirectement, aux côtés des cités grecques, à la lutte contre les Perses. Mais Achôris engage à son service le général athénien Chabrias, qui réorganise l'armée égyptienne et fortifie le Delta. Aussi quant Amarna se retrouve seul face à Pharnabaze, libéré de la menace grecque, qui veut reconquérir l'Egypte, il réussit à défaire l’armée perse.
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Torse du roi Nectanébo Ier. XXXè dynastie. Grauwacke. Vers 370 avant J.C. Musée du Louvre. (Histoire de l’Egypte ancienne) |
La XXXè dynastie sera la dernière des dynasties nationales. Elle compte trois rois énergiques : Nectanébo I, (Nektanebès), Teos (Tachôs) et Nectanebo II (Nektanébo), qui procurent à leur pays une dernière ère de prospérité. Nectanebo I (380 à 362), originaire de Sébennytos, dans le Delta, fonde la XXXè dynastie. Il doit affronter en 374 les Perses associés aux Athéniens qui tentent une nouvelle fois d'envahir le pays. Il résiste victorieusement et assure au pays une paix durable : les Perses ne reviendront que trente ans plus tard, en 343. Nectanébo I entreprend de nouvelles constructions et embellit la plupart des temples d'Egypte. Son fils Tachos est associé au trône et l'armée égyptienne est renforcée. Son fils Teos (Tachôs) décide de prendre l'offensive contre le Grand Roi, recrute des mercenaires grecs à Sparte et à Athènes et cherche des alliances en Crète, en Arménie, en Cappadoce. Il part en campagne par voie de terre et de mer le long de la côte en direction de la Phénicie. Mais son frère Tjahépimou, qui assume la régence, profite du mécontentement général en Egypte contre les lourdes mesures fiscales devant financer la guerre et fait proclamer roi son fils Nectanébo II en 359 grâce à l'appui des mercenaires d'Agésilas de Sparte qui font défection à Tachos.
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Le faucon Horus protégeant Nectanébo II. XXXè dynastie. New York, Metropolitan Museum. (Histoire de l’Egypte ancienne) |
Nectanébo II règne durant 18 ans au cours desquels il multiplie constructions (temple d’Isis à Behbeït el-Hagar et premiers édifices de Philae) et restaurations de temples. À l'égard des Perses, Nectanebo II se tient efficacement sur la défensive, et l'Égypte peut jouir sous son règne de seize années de paix. Mais la fin de son règne est assombrie par le retour offensif des Perses. Artaxerxes III reprend le contrôle de l'Asie Mineure malgré l'influence montante de la Macédoine et décide de s’emparer de l’Egypte. Il force la frontière égyptienne à Péluse. Nectanebo II, désemparé, au lieu d'organiser la défense du Delta, court s'enfermer dans Memphis, qui est assiégée par les Perses. Peu de temps après, il s'enfuit en Haute Égypte, où il se maintient encore deux ans. En 341, Artaxerxès Ochos occupe tout le pays, dont il confie le gouvernement à un satrape.
9.2.5. La deuxième domination perse (340 - 332 avant J. C.)
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Darius, le « Roi des Rois ». (Histoire de l’Egypte ancienne) |
La fuite de Nectanébo II marque la fin de l'indépendance égyptienne. Mais la nouvelle invasion perse durera moins de six ans. Seul Darius III Codoman tente de redresser la situation de l'empire, très détériorée sous Arsès. Il chasse d'Asie Mineure les troupes de Philippe II de Macédoine et, après la mort de celui-ci, soutient les cités grecques contre Alexandre. Mais en 334, Alexandre envahit l'Empire perse. Définitivement défait à Gaugamèles (331). Darius III et est assassiné par le satrape de Bactriane à Hécatompylos, au sud de la Caspienne.
9.2.6. Les dynasties (664 – 332)
9.2.6.1. La XXVIè dynastie « saïte » (664 à 525 avant J. C.)
- Psammétique I (664 – 609)
- Nékao II (Néchao) (609 à 594 avant J. C.)
- Néferib Rê Psammétique II (594 à 588 avant J. C.)
- Khaâib Rê Apriès (588 à 568 avant J. C.)
- Amasis (568 Ã 525 avant J. C.)
- Psammétique III (525).
9.2.6.2. La XXVIIè dynastie « Perse »
- Cambyse II (525 Ã 522 avant J. C.)
- Darius I (522 Ã 485 avant J. C.)
- Xerxès (485 à 464 avant J. C.)
- Artaxerxès I (464 à 424 avant J. C.)
- Xerxes II (~424)
- Sogdianos (~424)
- Darius II (424 Ã 404 avant J. C.)
- Artaxerxes II (~405 - ~401)
9.2.6.3. La XXVIIIème dynastie
9.2.6.4. La XXIXème dynastie (398 à 378 avant J. C.)
- Néphéritès I (398 à 392 avant J. C.)
- Pasmmoutis : (~393)
- Achôris (399 - 393),
- Néphéritès II (379 à 378 avant J. C.)
9.2.6.5. La XXXème dynastie (378 à 340avant Jésus-Christ)
- Nectanebo (Nektanebis) 378 - 360
- Tachos (Téos) (360 - 359 avant J. C.)
- Nectanébo II (359 à 340 avant J. C.)
9.2.6.6. La XXXIè dynastie
- Artaxerxes III Ochos : (342 - 338)
- Arsès (338 à 335 avant J. C.)
- Darius III Codoman (335 Ã 332 avant J. C.)
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