Histoire de l’Egypte ancienne
7.3. Vers l’hégémonie
Hatchepsout
Thoutmosis III, Aménophis II et Thoutmosis IV
Aménophis III
L’organisation de l’empire
7.3.4. L’organisation de l’empire
7.3.4.1. Organisation de l'empire
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Karnak . Relief des courtisans du IXè pylône. Règne d’Horemheb, XVIIIè dynastie. (Site Egypte antique) |
Pour garder les provinces conquises, des troupes égyptiennes sont laissées sur place, et des forts sont érigés aux points stratégiques. Les pays soumis versent au trésor égyptien un impôt annuel consistant en richesses naturelles et en produits manufacturés. En outre, la population pourvoit aux frais d'entretien des troupes égyptiennes et de la cour du Pharaon, quand celui-ci se rend en Asie. L’administration de la Nubie est confiée, dès le règne d’Aménophis I, à un « directeur des pays du sud », nommé le « fils royal de Koush », (il n’était pas nécessairement fils du roi), et les provinces asiatiques sont administrées par un « directeur des pays du Nord ».
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Thèbes, vallée des Rois : Tombe du noble Menna : Jeune fille. XVIIIè dynastie, vers 1410. (Site Egypte antique) |
Les Égyptiens traitent les peuples vaincus avec un libéralisme qui est en contraste frappant avec les méthodes employées par leurs rivaux, les conquérants asiatiques. Loin d'opprimer la population, les pharaons en confient le gouvernement aux princes indigènes, dont les devoirs envers l'Égypte se résument dans la levée du tribut annuel et dans la garde du pays par leurs propres troupes. Les fils de ces princes sont emmenés en Égypte afin d’y recevoir une éducation à l’égyptienne, de sorte que, de retour dans leur pays, ils y propagent l'instruction et la culture de l’Egypte. A l'ère des expéditions militaires succède une politique de paix et d'alliance. Le Mitanni, que l'Égypte avait toujours trouvé à la tête de ses adversaires depuis l'invasion des Hyksôs, cherche à se rapprocher avec l’Egypte. Une alliance est conclue, que consolide le mariage de Thoutmosis IV avec la fille du roi Artatama.
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Sheikh Abd el-Gourna. Tombe de Ramose. Les parents de Ramose, Neby et Apouya. XVIIIè dynastie, vers 1360. Peinture sur stuc. (Site Egypte antique) |
Sous le règne d’Aménophis III l'Égypte est au faîte de sa puissance militaire et de son expansion à l'extérieur. Le pays est « l'arbitre des nations ». Sa suprématie s'affirme à tel point que toutes les cours orientales veulent se concilier l'amitié de cette dangereuse voisine. Des ambassadeurs de tous les rois arrivent à Thèbes apporter à Pharaon hommages et présents, que les Égyptiens interprètent comme des tributs. Aménophis III recherche des contacts étrangers et conclut de nombreuses alliances économiques, politique et matrimoniales avec diverses cours orientales. Sa correspondance diplomatique, retrouvée à El Amarna témoigne du rôle prépondérant de l'Égypte.
7.3.4.2. Administration centrale
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Dra Aboul Naga. Tombe de la reine Aahhotep. XVIIIè dynastie. Bracelet orné d’un vautour aux ailes déployées. Or cloisonné, lapis-lazuli, cornaline et feldspath vert. Le Caire : Musée égyptien. (Site Egypte antique) |
Pour alléger la charge du vizir mais aussi pour limiter son pouvoir, Thoutmosis III dédouble la fonction en nommant un vizir à Thèbes pour la Haute Égypte et un second à Memphis pour la Basse Égypte. Mais à partir de la XIXè dynastie, le siège de l'administration de la Basse Égypte sera transféré de Memphis à Tanis. Secondant le vizir, un chancelier est chargé de la gestion des finances, mais relève directement de Pharaon. Les attributions et fonction des deux vizirs et du chancelier sont dans l’ensemble identiques qu’au Moyen Empire.
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Thèbes, vallées des Reines : Amulette trouvée sur la momie de Khaemaouset. XVIIIè dynastie. Règne d’Aménophis III. (Site Egypte antique) |
Thèbes, à l'origine de cette gloire, et Memphis en profitent. Les échanges se multiplient, l'acculturation bat son plein. Le rôle de l'armée devient prépondérant mais l'élévation du niveau de vie entraîne le recrutement de mercenaires étrangers et la levée de troupes à caractère colonial. Des groupes sociaux prennent de l'importance, notamment le clergé d'Amon, le dieu Thébain.
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Thèbes. « Cuiller » à fard : porteuse d’amphore. XVIIIè dynastie. Bois peint, 31,5cm. Paris, Louvre. (Site Egypte antique) |
Sur le plan religieux le grand prêtre du dieu Amon, dont les temples, à la suite des victoires des pharaons, s’enrichissent prodigieusement de butins et tributs provenant des régions conquises et soumises, devient virtuellement chef du clergé de tout le pays. Le temple de Karnak ses dépendances à travers tout le pays deviennent une véritable puissance, alliée indispensable de la monarchie.
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Sheikh Abd el-Gourna. Tombe de Ramosé. Pleureuses du cortège funèbre en trois registres superposés. Détail. XVIIIè dynastie, vers 1360. Peinture sur stuc. (Site Egypte antique) |
L’ancienne fonction de nomarque, exercée souvent par les descendants des anciens princes féodaux, est désormais honorifique et vidée de tout pouvoir effectif. Les villes ayant une importance militaire sont administrées par les officiers. Dans l'administration locale, les inconvénients d'une centralisation excessive sont corrigés et une plus large initiative est laissée aux fonctionnaires et aux notables des bourgs et des villages, qui se réunissent régulièrement en conseil (« Kenbet »).
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