La déportation en Bulgarie
8. Epilogue sanglant
Le 1 juin 1944 un nouveau gouvernement est formé en Bulgarie, chargé de négocier avec les Alliés le retrait du pays du conflit.Le président du conseil Ivan Bagrjanov annonce une nouvelle politique vis-à -vis des Juifs, tout en veillant à ce que le gouvernement se montre très prudent, tant que les Allemands sont encore dans le pays et menacent d’intervenir… Le 6 août, le gouvernement proclame sa neutralité. Le 25, toue la législation anti juive est abrogée. Le KEV est dissout ; les communautés juives sont rétablies, de même que les organisations juives. Le gouvernement s’engage à rétablir progressivement les Juifs dans leurs anciens droits et propriétés… de nombreux Juifs reviennent progressivement à Sofia.
Le 2 septembre un nouveau gouvernement est formé qui demande l’armistice puis déclare la guerre à l’Allemagne le 8 septembre, au moment ou l’Armée Rouge entre dans Sofia. Le lendemain, une insurrection amène au pouvoir le « Front de la Patrie », une coalition dominée par les communistes. Ce nouveau gouvernement, dirigé par l’ancien premier ministre républicain Kimon Georgiev, organise des épurations sauvages où près de 16.000 personnes sont exécutées sans procès. Puis, en octobre 1944, débute une série de procès au terme desquels sont prononcés 2.730 condamnations à mort. Parmi ces exécutions figurent de nombreux notables tels que les trois régents, 22 anciens ministres, 67 députés, 8 conseillers du roi et 47 officiers supérieurs.
Le 24 avril 1946, les autorités provoquent volontairement la famille royale en exhumant le corps de Boris III du monastère de Rila, et en le transportant dans un endroit secret. Puis en septembre 1946, elle s’en prend directement à elle, en organisant un référendum truqué qui abolit la monarchie et force toute la famille royale à s’exiler en Espagne. Le rideau de fer s’étend sur la Bulgarie.
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