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La Grèce avant la Grèce : préhistoire, Crète, Cyclades, Mycènes

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5. Mycènes et les achéens

Chronologie et histoire des fouilles
Les Achéens
L’organisation des royaumes mycéniens
Société et économie
Religion et pratiques funéraires
Les cités mycéniennes
L’art mycénien

5.6. Les cités mycéniennes

5.6.1. Villes et palais

Les villes mycéniennes, situées sur des acropoles (Athènes, Tirynthe), adossées à une grande colline (Mycènes), ou sur le front de mer (Gla, Pylos), sont toutes fortifiées. De loin en loin, des forteresses isolées servent au contrôle militaire des territoires, comme Orchomène, Gla, Iolcos, Vaphio... Les murailles mycéniennes sont souvent de type « cyclopéen », constituées de grands blocs pouvant avoir jusqu'à huit mètres d'épaisseur, empilés les uns sur les autres sans argile pour les souder, ou de grandes pierres encastrées les unes dans les autres. Elle sons commandées par divers types de portes : porte monumentale (Mycènes), rampe d'accès, portes dérobées ou galeries voûtées (Tyrinthe)... En général, le site choisi dispose d'une citerne ou d'un puits.

Les palais mycéniens, tel ceux de Mycènes, Tirynthe ou Pylos sont les centres de l'administration des états achéens. Ce sont les héritiers des palais minoens et d'autres résidences continentales de l'Helladique Moyen. Le complexe palatial occupe toujours une position prééminente par rapport au site qui l'entoure. Ses dimensions sont nettement supérieures à celles des autres bâtiments ;son mode de construction est élaboré : il s’organise autour d'un ensemble de cours ouvrant sur plusieurs salles de différentes dimensions, dont des magasins, et des ateliers, en plus des zones de réception et de résidence ; la décoration des murs et des sols est très sophistiquée : murs et sols de certaines pièces portent une décoration peinte de motifs géométriques ou de représentations figurées (poulpes, dauphins, lions, griffons, guerriers, défilés de femmes…) ; enfin et surtout, on remarque la présence d'un noyau architectural stéréotypé, le mégaron : c’est un ensemble architectural d’environ 23m de long composé d’un hall d’entrée avec deux colonnes, d’un vestibule peu profond et d’une grande salle, presque carrée (environ 150m²) pourvue d’un foyer central circulaire entouré de quatre colonnes, faisant souvent office de salle du trône.

A Pylos, l'édifice palatial comporte un secteur réservé à l'archivage des tablettes inscrites en linéaire B, des pièces spécialisées dans le stockage de denrées consommables, d'autres dans l'entreposage de vases, ainsi qu'une pièce réservée à la toilette. Le travail des textiles et de l'ivoire est attesté à l'étage. On ne trouve dans cet édifice aucune trace tangible d'activité religieuse, aucun espace consacré au repos, ni aux activités culinaires. À Mycènes, le travail de l'ivoire semble également associé aux traces laissées par l'administration palatiale. Le site de Thèbes en Béotie a sans aucun doute comporté un palais à l'époque mycénienne, mais ce que l'on en connaît ne ressemble pas aux édifices de Pylos ou Mycènes.

5.6.2. Mycènes

Cité du Péloponnèse, Mycènes est la ville la plus importante du monde Achéen ; elle a donnée son nom à la civilisation mycénienne. La légende situe à Mycènes la dynastie des « Atrides » et la royauté d’Agamemnon. La ville, dont le palais est le plus prestigieux du monde achéen, est reliée à la plupart des cités de l’époque par un réseau de routes et de ponts. Sa situation, qui domine à la fois la mer et l’Argolide, lui permet de contrôler le commerce dans une grande partie de la mer Egée. La plaine proche est terre d’élevage de chevaux.

La cité elle-même comprend un véritable complexe administratif enserré dans une immense enceinte ; elle comporte des demeures, des sanctuaires, des magasins, des cours royales ornées de fresques colorées et de sculptures de pierre. Le « Palais des Atrides » (XIVè) révèle un plan bien visible : une large rampe donne accès à l'escalier principal menant aus diverses chambres et son mégaron. Mycènes est célèbre aussi par ses « cercles de tombes » A et B dans lesquels heinrich Schliemann mit à jour les tombes des rois et des reines du XVIe siècle. La richesse du matériel funéraire atteste de la prospérité de cette période : « Mycènes riche en or ». La quantité d’or fabuleuse et les bijoux retrouvés dans les tombes du cercle A, les objets importés et les masques funéraires constituent un ensemble sans équivalent. Les armes sont aussi somptueusement décorées que les bijoux.

La « porte des Lionnes », accolé à la muraille, donne accès à la ville et à un premier cercle de dalles verticales contenant des tombes, le « cercle A des tombes royales ». Ces 5 tombes, datées entre 1600 et 1500 avant JC ont livré une grande quantité d’objets en or : masques, épées, vaisselles, appliques, bijoux en or et pierres précieuses ainsi qu’un rython. Au sud-ouest de la cité, un second cercle de tombes, le « cercle B des tombes royales » (1650 – 1550), est moins richement doté : seule 1 tombe sur les 8 contenait un masque.

Dans la ville basse à non loin du cercle B, deux autres tombes remarquables, dite d’Atrée et de Clytemnestre. Le tholos du « Trésor d’Atrée » (vers 1250) est l’un des monuments les plus impressionnants de Mycènes : elle est composée d’un dromos de 6m de large et 36m de long, bordé de pierres taillées ; au bout de ce couloir, la façade imposante, haute de 10,5m, était revêtue de marbre rouge et vert sculpté. L'énorme porte était flanquée de demi-colonnes (British Museum). Ses vantaux étaient probablement en bois revêtu de bronze. L'énorme linteau est surmonté d'un espace triangulaire, destiné à l'alléger, dissimulé jadis par une plaque de marbre rouge sculptée. La chambre funéraire est surmontée d’une voûte en encorbellement qui s’élève à 13,50 mètres de hauteur. La tombe était recouverte d'un tumulus appuyé sur un mur de soutènement en pierre.

Bâti vers 1300 av. J-C, le tombeau « de Clytemnestre » possède une chambre funéraire haute de 13m, précédé d'un dromos de 5m de large et 35m de long, il s'ouvre par une porte surmontée de trois linteaux énormes. Il y a encore d’autres tombes à dromos : La tombe des Lions (XV° s.), la tombe d'Egisthe, proche de celle de Clytemnestre, la tombe de la Panagia (XV° s.), la tombe cyclopéenne à coupole dite « d'Epano Phournos », détruite, la tombe des Génies, la tombe à coupole de Kato Phournos (XVè)…

5.6.3. Pylos

La cité de Pylos en Messénie se dresse à découvert, sans murs de protection, sur un promontoire qui domine la plaine et, au loin, la mer Ionienne au sud ouest du Péloponnèse. Cette absence de fortifications détonne complètement avec les murailles de Tyrinthe et de Mycènes.

Le « palais de Nestor », édifié entre 1300 et 1200 avant JC, constitue le cœur de la cité de Pylos. Il n’est pas construit en pierres de taille mais en pierres brutes recouvertes de plâtre. La pierre taillée n’est employée que pour les seuils. C’est à Pylos qu’apparaît la version la plus aboutie du mégaron, partie centrale du palais mesurant plus de 50 mètres en longueur sur 32 mètres en largeur et comprenant une cinquantaine de pièces. Au-delà d’un propylée, un porche à deux colonnes ouvre sur un péristyle qui dessert les salles d’apparat et les appartements royaux ; au fond, au-delà d’un vestibule, le mégaron s’étend sur plus de 140m². C’est une vaste salle rectangulaire (12,90 x 11,20m). Son centre est occupé par un énorme foyer circulaire de plus de 4 mètres de diamètre, entouré de quatre colonnes en bois cannelées reposant sur des socles de pierre. Le mégaron s'ouvre au sud-est sur une grande cour qui sert en quelque sorte comme plaque tournante : sur son côté sud-est d'ouvre la porte principale, flanquée d'un double porche ; au nord-est, un autre porche, à deux colonnes, forme l'entrée monumentale des quartiers résidentiels (dont le mégaron de la reine), alors que sur le côté opposé une petite porte donne accès à l'aile occidentale du complexe, qui est elle composée avant tout d'ateliers et de magasins, dont l'un contenait 2.853 coupes à boire !

Les murs stuqués étaient décorés de fresques. Les vestiges d’un escalier laisse penser qu’il y avait un étage. Les magasins sont disposés autour du mégaron mais plusieurs pièces s’ouvrent directement sur l’extérieur, sans doute pour faciliter les approvisionnements. Le palais sera détruit par un terrible incendie, comme l’attestent certaines poteries vitrifiées et les tablettes d’argile (Linéaire B) des archives cuites et ainsi conservées pour la postérité. Mais aucun squelette ne fut retrouvé… ce qui épaissit le mystère.

C’est à Pylos, en 1939, que l’archéologue américain Carl Blegen découvre une pièce majeure pour la compréhension de l’âge du bronze : la première de quelque 1.200 tablettes d’une mystérieuse écriture, baptisée ultérieurement « Linéaire B ». Il s’agit d’un ensemble d’archives administratives et comptables qui nous renseignent sur la vie rurale d’un royaume mycénien. Les fouilles ont encore mis au jour cent tholos, ou tombes à coupole, et d’innombrables tombes à chambres taillées dans le roc. Les tombes étaient souvent occupées par les membres d’une même famille, les morts les plus anciens étant poussés sur le côté pour faire de la place aux nouveaux. Des effets personnels accompagnent les corps : jouets, biberons, peignes, bijoux, armes ou outils…

5.6.4. Tirynthe

Cité d’Argolide, Tyrinthe est, selon la légende, le berceau d’Héraclès. Les murs cyclopéens de la cité étaient considérés dans l’Antiquité comme une merveille et on rapportait que Proitos, roi légendaire de Tirynthe, avait fait venir sept cyclopes pour les construire. Les fouilles exécutées à Tirynthe par Schliemann et Dorpfeld, poursuivies aujourd’hui par l’Ecole archéologique allemande, permettent de retracer les grandes lignes de l’histoire du site.

L’acropole est déjà habitée au troisième millénaire et l’agglomération s’étendait probablement dans la plaine. Au sommet s’élevait le palais des seigneurs de Tirynthe dont le toit était formé de tuiles et de plaques schisteuses. Toutes les salles du palais étaient blanchies à la chaux et tous les murs étaient ornés de fresques en forme de frises.

Au bronze moyen la butte est fortifiée. Les fortifications sont modifiées au XVIe siècle et totalement remaniées au sud et à l’est : entre 1350 et 1250 : des terres de remblai font disparaître l’ancienne porte orientale. Les casemates et l’enceinte inférieure sont alors édifiées et l’on construit une grande porte d’accès. Puis on bâtit autour de la butte un grand rempart qui encercle l’enceinte inférieure. Au sud-est et au sud on établit des galeries voûtées ; les propylées et la rampe E datent à leur tour de cette époque.

Tyrinthe fut sans doute détruite par un tremblement de terre important.

5.6.5. Midéa - Dendra

La forteresse de Midea (Mideia) se trouve à 270m de hauteur sur un acropole haut de 170m dominant la plaine d’Argolide. Non loin, les cités de Tyrinthe et de Mycènes. D’après la légende, la forteresse a été érigée par Persée. Sa petite fille Alcmène, la mère d’Héraklès, y serait née.

La forteresse s’étend sur une superficie de 24.000m² et sera détruite à la fin du XIIIè siècle avant JC. par un séisme. Non loin de la porte ouest à été mis à jour entre 1196 et 2000 un complexe de bâtiments décoré de fresques, de l’Helladique récent IIIB2, ainsi que des seaux et des tablettes en linéaire B, ce qui prouverait le rôle administratif important joué par la cité aux cotés de Mycènes et de Tyrinthe.

Tout à coté de la forteresse à été mise à jour la nécropole de Dendra, datant du XIVè : elle à livré 14 chambres funéraires et un tholos intact du XIVè siècle avant JC, précéde d’un dromos monumental. A l’intérieur du tholos a été mise à jour une armure complète (Musée archéologique de Nauplion)

5.6.6. La Béotie

En Béotie, la grande cité mycénienne est Thèbes : l'acropole mycénienne s'élève au cœur de la plaine de Béotie. Cette colline n'a pas la majestueuse grandeur de citadelles comme Mycènes ou Tirynthe. Pourtant c'est dans ses flancs que l'on vient de faire l'une des découvertes archéologiques les plus importantes des cinquante dernières années dans le domaine de la protohistoire grecque : entre novembre 1993 et juin 1996, les archéologues ont mis au jour plusieurs centaines de tablettes en argile remontant à la fin du XIIIe siècle avant JC. Ces documents écrits en linéaire B sont comparables aux tablettes du genre découvertes à Cnossos, Pylos ou Mycènes : documents comptables écrits en grec mycénien fournissant des informations sur l'administration palatiale du lieu.

Au milieu du lac Copaïs aujourd'hui asséché, se dressait une île couronnée par les restes d'une vaste forteresse bâtie vers le milieu du XVIe siècle. Il s’agit de la forteresse de Gla. L'enceinte fait, sur 3km, le tour de l’île, et est brisé par une infinité de petits redans qui servent aussi de contreforts et lui donnent un aspect dentelé. Les murs de 5,40 à 5,80 mètres d'épaisseur sont réalisés en appareil cyclopéen ; l’enceinte est percée de quatre portes. La partie culminante de l'île était occupée par le palais mycénien dont les fouilles ont livré de belles fresques du XIIIe siècle avant JC.

Enfin en Béotie se trouvait le sanctuaire mycénien du Ptoion.

5.6.7. L'Achaïe et l'Élide

En Achaïe et en Élide de récentes découvertes ont permis de modifier radicalement la vision de ces provinces, que l’on pensait vides de l’occupation achéenne : à Vunteni, colline dominant la ville et la baie de Patras en Achaïe, une nécropole princière remontant aux XIVe et XIIIe siècles avant JC. a été mise à jour. Vunteni était sans doute la nécropole d'un palais particulièrement riche et puissant.

A Kafkania en Elide a été découverte la plus ancienne inscription en linéaire B jamais attestée jusqu'ici, démontrant que des Grecs mycéniens capables d'écrire étaient présents en Élide à la fin du XVIIIe siècle avant JC. Une seconde fouille, celle du cimetière de Haghia Triada, à quelques dizaines de kilomètres d'Olympie, a permis de restituer un matériel d'une grande qualité artistique, vraisemblablement produit par des ateliers d’une structure palatiale restant encore à découvrir.

5.6.8. L'Argolide

L'Argolide est la région du Péloponnèse où la présence mycénienne se fait le plus sentir. Outre Mycènes, et Tyrinthe, la forteresse de Midéa domine du haut de son acropole le site de Dendra, où les archéologues ont mis à jour de somptueux tombeaux de la fin du XIIIe siècle. Les remparts cyclopéens, la qualité de la céramique, les documents d'archives montrent que Midéa était un centre économique, politique et administratif d'une importance capitale qui commandait la route d'Argos à Épidaure à la fin du second millénaire avant JC.



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