La Grèce avant la Grèce : préhistoire, Crète, Cyclades, Mycènes

Le fait marquant de cette période est le recul très net de l’influence crétoise au profit de celle du continent, particulièrement de Mycènes. Cette influence est cependant d’une inégale intensité : elle est beaucoup plus nette à Phylakopi ; par contre, sur l’île de Santorin - Théra, elle mettra bien plus de temps à s’imposer sur celle de la Crète.

Autour de 1400, la cité est totalement rebâtie et de nouveaux types de bâtiments apparaissent. Les anciennes murailles de la ville sont doublées et notablement fortifiées. On y greffe des murs perpendiculairement et on rempli l’espace de terre pour les fortifier. On aménage une porte fortifiée. Ensuite on construit un palais mycénien de type mégaron : la pièce principale, de 8 x 6m est précédée par une entrée et donne sur des pièces secondaires, sans doute les chambres des femmes. Le palais comporte un puits de 9m de profond. Dans les années 1970 on a découvert ce qui ressemble à un sanctuaire au sud de la cité. La pièce principale du temple, de 6 x 6,60m comporte deux autels. Elle a été édifiée vers 1360. Une seconde salle sera construite au XIIè et accolée à la pièce principale.

Dans les débris des temples ont été découvertes des figures de divinités. La plus significative est la « Dame de Phylakopi », une statue en céramique de 45cm de haut dont les bras, non conservés, étaient levés en signe d’adoration. De nombreuses statuettes masculines ont été trouvées à côté, ainsi que 7 figures de bœufs et de sceaux.

Quelques habitations de la cité possèdent un étage très bas, d’autres une cave semi enterrée, elle aussi très basse. Quelques unes sont décorées de fresques : la plus célèbre d’entre elle montre un poisson volant, une autre un paysage marin, une troisième deux hommes assis.

Le site de la cité de Phylakopi est abandonné vers 1100 avant JC, comme de nombreux autres sites des Cyclades et du continent, attestant de la disparition de la culture Mycénienne.

Akrotiri, cité portuaire située sur l'île de Théra (Santorin) est un site archéologique majeur. Le chantier de fouilles n'est pas sans rappeler Pompéi. Cette ville de Santorin fut en grande partie détruite par l’éruption volcanique de1500 av JC. et recouverte d'une couche de cendres épaisse de 6 mètres ! La gangue de pierre ponce imperméable a remarquablement protégé les ruines partiellement dégagées (seulement 10.000 m² sur 200.000 !). On peut donc découvrir la ville telle qu'elle était il y a 3500 ans : les maisons à 2 ou 3 étages avec leurs escaliers (certaines ont conservé l'encadrement de leur porte), les rues pavées avec des égouts, les magasins remplis de « pithoï »...

Les maisons, à toit plat, s'ouvrent sur la rue, le rez-de-chaussée étant réservé aux ateliers ou aux magasins, l'étage abritant des pièces d'habitation spacieuses et décorées de splendides peintures murales (la plupart exposées à Athènes). Les fresques d'Akrotiri ressemblent tout à fait à celles des premiers palais minoens. Elles comptent parmi les plus célèbres du monde créto-égéen : la fresque du « Pêcheur », la fresque des « Navires », la fresque des « Boxeurs », la fresque des « antilopes » (Oryx Beissa), la fresque des « « singes bleus », la fresque de la « prêtresse », la fresque des « Dames », la fresque des « Papyrus », la fresque du « Printemps »…