L’art indou
1. L'Inde jusqu’à l’an mille
Histoire
Architecture
Sculpture
Peinture
Objets d’art
1.3. Sculpture
Son rôle est capital dans l'art de l'Inde et dans l'architecture rupestre elle se substitue à la technique architecturale. Elle est en général en pierre. La ronde-bosse est utilisée pour les icônes du temple ou du lieu sacré et les effigies divines les plus importantes. Le bas-relief illustre les légendes pieuses.
1.3.1. Epoque Maurya
Lourdeur des formes, hiératisme des silhouettes et aspect massif du personnage. La connaissance de la troisième dimension est grossière, mais le goût du détail annonce déjà la perfection dans le fini: Statues trouvées à Pârkham, à Mathurâ, à Besnagar, et art animalier bien développé.
1.3.2. IIè avant - IIè après J.C
Les progrès sont sensibles: l'attitude demeure raide, mais la silhouette s'allège et le modelé s'adoucit. Le sens décoratif s'accentue dans le bas-relief bouddhique qui orne balustrades et portiques des stûpas, donnant libre cours à la verve descriptive : ainsi le style de Bharhut du IIé avant le Christ (Gestes simples, bonhomie des scènes, animaux stylisés), duquel découle celui de Santchî I (Perspective plus savante à plans se chevauchant, Ier). Pour la ronde bosse on hésite à traduire les profils, mais les statues commencent à « tourner dans l'atmosphère ».
1.3.3. La période de transition : IIè-IVè
C'est la période d'amorce de l'épanouissement. Il y a trois écoles bouddhiques principales qui sont contemporaines, mais chacune avec un "climat" différent :
L'art Gréco-Bouddhique
Localisé au Pendjab, en Afghanistan, au Turkestan et surtout dans la région de Peshâwar, il est en marge du mouvement indien proprement dit, et naît vers le Ier siècle et survit jusqu'au VIIIè au Cachemire.
On doit à cette école les premières figurations du Bouddha. Nettement influencé par l'hellénisme, il créé une abondante iconographie et un type de composition symétrique qu'adoptera l'art indien contemporain.
L'École de Mathùra : Ier-IIIè
Plus séduisante, elle travaille le grès rougeâtre sur l'acquis des styles Bharhut et Santchi : équilibre des masses, harmonie des lignes, assouplissement des postures, plénitude des formes féminines, grâce robuste mais flexible, sourire des visages sont caractéristiques de l'école où apparaissent quelquefois des traits iraniens.
L'École d'Amaravâti : II-IVè
Elle annonce dans une esthétique bien différente le style Gupta : qualité d'effervescence, composition recherchée (science des schémas), silhouettes élancées d'un dynamisme équilibré et d'une gracieuse longueur.
Cette période de transition, diverse par les écoles, l'est aussi par la variété des matériaux utilisés : art plein de finesse des ivoires du Begrâm de Kâpiçi, et art monumental et rupestre des hauts-reliefs du Kârlî et Kanheri.
1.3.4. Le style Gupta, IVè-Vè
Il est l'aboutissement de l'évolution antérieure, une halte dans le classicisme. L'art brahmanique, apparu timidement vers le IIè, devient rival de l'art Bouddhique, quoique partageant la même esthétique : le galbe du corps admirable, la douceur du modelé, l'équilibre des mouvements créent une impression assez froide corrigée dans le visage par le sourire juvénile et charmant. A la simplicité monacale des Bouddhas s'oppose la richesse des parures Brahmaniques. Dans les reliefs où la verve narrative des époques antérieures se prolonge, le sens de la composition est bien plus développé.
1.3.5. Le style Gupta ultérieur
Il se perpétue longtemps après la.fin de la dynastie. II s'alourdit un peu, les silhouettes se tassent. Mais une réelle grandeur se dégage des vastes compositions murales exécutées à Ajantâ, Elephantâ, Mâravalipuram et Ellorâ (VIè-VIIIè). On assiste à une véritable éclosion du relief monumental, plus particulièrement Brahmanique, dans les écoles dérivées du Gupta :
L'esthétique Pallava
Elle retrouve la verve narrative, froide et élégante des temps anciens dans la "Descente du Gange" de Mavalipuram (VIIê).
L'esthétique Châlukya d'Ellora (VIIè-VIIIè)
Elle développe une fougue étonnante en conservant un parfait équilibres cavernes des Avatâra, temple du Kailâsanatha d'Ellora.
L'art bouddhique
Il se sclérose et régresse vers le Nord Est (Bengale) où il est plus un art de virtuoses que de créateurs. Il dégénère de plus en plus et cesse d'être produit au VIIIè dans l'Inde propre. Il s'épanouira cependant à Ceylan (Pollonaruwa) et surtout à Java au IXè (Borobudur), dans une belle statuaire à tendance archaïsante.
Chapitre précédent | Chapitre suivant |
La Grèce avant la Grèce : préhistoire, Crète, Cyclades, Mycènes
L'art perse
Le premier art chrétien
L’art roman en France
Art roman : les racines profondes : de la Rome païenne à la Rome paléochrétienne
Les apports « Barbares » et l’art préroman
Art roman : l’aspect technique : l’équilibre roman
L’art précolombien
Art - Le Quattrocento
Art : le Cinquecento – XVIè siècle
L’art de l’Islam