Le ghetto de Piotrkow Trybunalski
4. La chasse aux clandestins
Le 19 novembre 1942, 100 juifs, principalement des vieux sont emmenés de la synagogue dans la forêt de Rakow, voisine de Piotrkow et fusillés. Six jours plus tard, rassurés par les Allemands qu'ils seraient utilisés pour le travail, tous les « clandestins » sont appelés à se présenter pour l'enregistrement. Ceux qui se présentent sont poussés dans la synagogue par les gardes ukrainiens. Ils y sont enfermés, ainsi que les enfants, sans eau, sans nourriture et sans lumière. Quelques Juifs plus débrouillards que les autres arrivent à obtenir des cartes de travail et retournent dans le ghetto. Le 19 décembre, 42 hommes sont sortis de la synagogue et emmenés dans la forêt de Rakow, où ils doivent creuser cinq fosses. La plupart d’entre eux y sont exécutés. Quelques uns réussissent à s’échapper dans la forêt. La nuit, 520 juifs de la synagogue sont emmenés par groupes de 50 aux fosses de la forêt et tués. Parmi eux, la mère de Ben Helfgott, Sara, âgé de 37 ans ainsi que sa fille Luisa, 8 ans. Artek Poznanski témoigne : « Dans la nuit glaciale, terrorisés par les baïonnettes et les fusils, ils ont été forcés de se déshabiller, ont été mitraillés, et jetés dans les fossés. Dans la confusion six ou sept personnes, dont certaines blessées, sont parvenues à s'échapper. Un plus tard j'ai rencontré l’un d'eux dans les ateliers de Bugaj, un garçon pâle aux yeux bleus, de 14 ou 15 ans. Il m'a dit que, seulement légèrement blessé, il est parvenu à se glisser sous une pile de cadavres sanguinolents. Couvert de tas de corps et de grosses mottes de terre gelée, à peine capable respirer, il est resté pratiquement immobile jusqu'à la tombée de la nuit. Alors sous le couvert de l'obscurité, il a rampé hors de la fosse et s'est traîné à nouveau dans le ghetto... J’ai noté quelque chose de peu commun : ses cheveux étaient complètement blancs. »
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