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Art - L’art gothique

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3. L’art gothique en France

Le rôle de la France
Architecture religieuse
Architecture civile et militaire
Sculpture
Peinture
Objets d’art

3.2. Architecture religieuse

3.2.1. Le Xllè siècle

Abbaye fondée au IXè siècle par des religieuses bénédictines, l’église de Morienval, dans l’Oise, a été construite vers le milieu du XIè siècle. Le « pseudo déambulatoire » est couvert de quatre voûtes d’ogives très archaïques. Elles ne sont pas encore gothiques, mais romanes et ont été employées uniquement pour renforcer la construction du choeur menacé par la déclivité du terrain
Abbaye fondée au IXè siècle par des religieuses bénédictines, l'église de Morienval, dans l'Oise, a été construite vers le milieu du XIè siècle. Le « pseudo déambulatoire » est couvert de quatre voûtes d'ogives très archaïques. Elles ne sont pas encore gothiques, mais romanes et ont été employées uniquement pour renforcer la construction du choeur menacé par la déclivité du terrain

3.2.1.1. 100-1140

La première moitié du Xllè voit l'apparition de la croisée d'ogives, connue avant le XIIè. Les premiers essais se font à Saint Martin des Champs, d'aspect roman caractéristique, à la collégiale de Poissy, au chœur de Saint Pierre de Montmartre, tous ces trois édifices situés à Paris.

Paris, saint Martin des Champs
Paris, saint Martin des Champs
Paris, saint Pierre de Montmartre : le chevet
Paris, saint Pierre de Montmartre : le chevet
Paris, saint Pierre de Montmartre : la nef
Paris, saint Pierre de Montmartre : la nef

En province, ce sont Bellefontaine, l'église Saint Etienne de Beauvais et la chapelle de l'évêché de Laon. Puis sont édifiés les deux grandes églises de l'époque : l'église Saint Denis (1144 par Suger) et la cathédrale de Sens (1140), première grande cathédrale gothique qui influence la cathédrale de Canterbury (1184 par Guillaume de Sens), et forme le modèle de base de tous les édifices classiques ultérieurs.

 Beauvais, église saint Etienne : vue générale de l’extérieur roman. La construction à Beauvais d’une église communale dédiée à Saint Etienne date de la fin du Xe siècle. La construction de l’église romane date de 1120. Nef et façade sont achevées au XIIIe siècle. La nef est un exemple de transition entre le roman et le gothique. Le roman est présent dans les arcs en plein cintre des tribunes aveugles des fenêtres hautes. Le gothique fait son apparition dans les croisées d’ogives qui soutiennent les voûtes quadripartites
Beauvais, église saint Etienne : vue générale de l’extérieur roman. La construction à Beauvais d'une église communale dédiée à Saint Etienne date de la fin du Xe siècle. La construction de l'église romane date de 1120. Nef et façade sont achevées au XIIIe siècle. La nef est un exemple de transition entre le roman et le gothique. Le roman est présent dans les arcs en plein cintre des tribunes aveugles des fenêtres hautes. Le gothique fait son apparition dans les croisées d'ogives qui soutiennent les voûtes quadripartites
 Beauvais, église saint Etienne : les bas côtés de la nef et du choeur. Les arcs doubleaux des bas-côtés sont particulièrement épais, ce qui témoigne d’une maîtrise encore imparfaite de la croisée d’ogive
Beauvais, église saint Etienne : les bas côtés de la nef et du choeur. Les arcs doubleaux des bas-côtés sont particulièrement épais, ce qui témoigne d'une maîtrise encore imparfaite de la croisée d'ogive
 Laon : chapelle gothique de l’ancien évêché, aujourd’hui palais de justice. Carte postale de la fin du XIXè
Laon : chapelle gothique de l’ancien évêché, aujourd’hui palais de justice. Carte postale de la fin du XIXè
Saint Denis : l’abbaye : cette partie de l’abbatiale est formée des premières voûtes du gothique, réalisées sous l’impulsion de l’Abbé Suger
Saint Denis : l’abbaye : cette partie de l’abbatiale est formée des premières voûtes du gothique, réalisées sous l’impulsion de l’Abbé Suger
Saint Denis : l’abbaye : le déambulatoire
Saint Denis : l’abbaye : le déambulatoire
Saint Denis : l’abbaye : la voûte de la nef
Saint Denis : l’abbaye : la voûte de la nef
Saint Denis : l’abbaye : le déambulatoire
Saint Denis : l’abbaye : le déambulatoire
Sens : la cathédrale. Collatéral sud
Sens : la cathédrale. Collatéral sud
Sens : la cathédrale
Sens : la cathédrale
Sens : la cathédrale. La nef
Sens : la cathédrale. La nef

3.2.1.2. 1140-1155

Peu à peu l'on s'achemine vers le gothique pur en prenant pour modèle les édifices de l'art anglo-normand (via Saint Denis) dont les caractéristiques sont : façade encadrée de tours, tribunes sur les bas-côtés, alternance des supports (colonnes rondes - piles composées), galerie de circulation à la hauteur des fenêtres, croisée d'ogives quadripartite ou sexpartite : ainsi se présentent la cathédrale d'Evreux, l'abbaye des Hommes de Caen (saint Etienne), l'abbaye des Dames de Caen.

Cathédrale d’Evreux : La façade
Cathédrale d’Evreux : La façade
Cathédrale d’Evreux : le chevet
Cathédrale d’Evreux : le chevet
Cathédrale d’Evreux : la croisée
Cathédrale d’Evreux : la croisée
Cathédrale d’Evreux : le chœur et le déambulatoire
Cathédrale d’Evreux : le chœur et le déambulatoire
Caen, l’abbaye aux Dames, ou « la Trinité », fondée par la reine Mathilde, épouse de Guillaume le Conquérant vers 1060
Caen, l’abbaye aux Dames, ou « la Trinité », fondée par la reine Mathilde, épouse de Guillaume le Conquérant vers 1060
Caen, l’abbaye aux Hommes ou Saint Etienne. Vue générale
Caen, l’abbaye aux Hommes ou Saint Etienne. Vue générale
Caen, l’abbaye aux Hommes ou Saint Etienne. La nef
Caen, l’abbaye aux Hommes ou Saint Etienne. La nef
Caen, l’abbaye aux Hommes ou Saint Etienne. La nef
Caen, l’abbaye aux Hommes ou Saint Etienne. La nef
Caen, l’abbaye aux Hommes ou Saint Etienne. La croisée
Caen, l’abbaye aux Hommes ou Saint Etienne. La croisée

3.2.1.3. Les premières grandes cathédrales : 1155-1200

Paris, Notre Dame : façade occidentale
Paris, Notre Dame : façade occidentale

Les premiers grands édifices naissent dans la deuxième moitié du XIIè : Noyon (1155), Laon (1155-1160), Soissons (1180) et Notre Dame de Paris (1163 par Maurice de Sully puis Pierre de Chelles et Jean Ravy). La cathédrale de Paris influença les églises de Mantes, St Germer de Fly (Noyon), Arcueil, Saint Leu d'Esserent, Moret, Bourges, Le Mans.

Noyon, cathédrale Notre Dame : la façade occidentale
Noyon, cathédrale Notre Dame : la façade occidentale
Noyon, cathédrale Notre Dame : élévation de la nef
Noyon, cathédrale Notre Dame : élévation de la nef
Abbaye de Saint Germer de Fly. L’abbatiale
Abbaye de Saint Germer de Fly. L’abbatiale
Abbatiale saint Leu d’Esserent. Vue générale
Abbatiale saint Leu d’Esserent. Vue générale
Moret sur Loing : église Notre Dame, XIIè
Moret sur Loing : église Notre Dame, XIIè
Bourges : la cathédrale Saint Etienne. Vue générale
Bourges : la cathédrale Saint Etienne. Vue générale
Le Mans : cathédrale saint Julien
Le Mans : cathédrale saint Julien

Ces cathédrales possèdent une voûte sexpartite et des tribunes sur les bas-côtés, avec une élévation à 4 étages (arcades, tribunes, triforium ou petites arcades situées sous les fenêtres hautes, fenêtres hautes). Laon et Soissons ont des croisillons arrondis. Paris renonce à l'alternance des supports dans la nef pour de grosses colonnes monocylindriques et- une élévation à trois étages.

Laon : la cathédrale Notre Dame (1150-1180). Vue générale
Laon : la cathédrale Notre Dame (1150-1180). Vue générale
Soissons : cathédrale saints Gervais et Protais. Vue générale
Soissons : cathédrale saints Gervais et Protais. Vue générale
Soissons : cathédrale saints Gervais et Protais. Façade occidentale
Soissons : cathédrale saints Gervais et Protais. Façade occidentale
Soissons : cathédrale saints Gervais et Protais. La nef
Soissons : cathédrale saints Gervais et Protais. La nef
Noyon, cathédrale Notre Dame : vue sur le chœur depuis la nef
Noyon, cathédrale Notre Dame : vue sur le chœur depuis la nef
Paris, Notre Dame : voûte de la nef centrale
Paris, Notre Dame : voûte de la nef centrale

On assiste aussi au développement de certaines particularités régionales :

Collégiale Notre Dame de Mante la Jolie : élévation de la nef
Collégiale Notre Dame de Mante la Jolie : élévation de la nef
Collégiale Notre Dame de Mante la Jolie : vue sur le chœur
Collégiale Notre Dame de Mante la Jolie : vue sur le chœur
Bourges : la cathédrale. Elévation de la nef centrale
Bourges : la cathédrale. Elévation de la nef centrale
Bourges : la cathédrale. Le chœur
Bourges : la cathédrale. Le chœur
Le Mans : cathédrale saint Julien. La nef. Elévation
Le Mans : cathédrale saint Julien. La nef. Elévation

  • Dans le nord domine la verticalité.
  • Dans l'ouest (Anjou et Poitou) règne une architecture plus robuste et trapue.
  • En Bourgogne, mis à part Vézelay, tout est dominé par l'art des cisterciens inauguré par saint Bernard : simplicité et harmonie : pas de sculpture, pas d'élévation exagérée, ni déambulatoire ni absidioles. Ainsi Pontigny (1150), Preuilly, Noirlac, Cîteaux (1148, disparue). Cîteaux influence surtout l'Allemagne (Heisterbach 1202) et l'Italie (Fossanova, Casamari). Vézelay n'est pas cistercienne avec un plan imité de Saint Denis et une élévation inspirée de Sens dans le choeur.

Vezelay, basilique saint Madeleine. Le chœur
Vezelay, basilique saint Madeleine. Le chœur
Vezelay, basilique saint Madeleine. Le chœur
Vezelay, basilique saint Madeleine. Le chœur
Noirlac : l’abbatiale vue du cloître
Noirlac : l’abbatiale vue du cloître
Pontigny : l’église abbatiale
Pontigny : l’église abbatiale
Noirlac : la nef de l’abbatiale
Noirlac : la nef de l’abbatiale
Vestiges de l’abbaye de Cîteaux
Vestiges de l’abbaye de Cîteaux
Pontigny : l’église abbatiale. Nef centrale
Pontigny : l’église abbatiale. Nef centrale
Abbatiale saint Leu d’Esserent. La nef
Abbatiale saint Leu d’Esserent. La nef

3.2.2. Le XIIIè et le XIVé

Il y a deux grandes périodes: celle des grandes cathédrales (1200-1250) et, à partir de 1250, celle de l'art « rayonnant ».

3.2.2.1. Caractères généraux

  • Dans le plan 

    Le plan est celui des grands édifices romans, mais avec une importance accrue donnée au choeur (Amiens surtout). Le choeur possède des bas-côtés doubles et se pare de chapelles rayonnantes : 5 à Chartres et Reims, 7 à Amiens, Clermont Ferrand, Narbonne, 11 à Orléans (ancienne cathédrale), 13 au Mans.

  • Chartres : cathédrale Notre Dame, la nef
    Chartres : cathédrale Notre Dame, la nef
    Reims : la cathédrale saint Remy. Façade occidentale
    Reims : la cathédrale saint Remy. Façade occidentale
    Amiens, la cathédrale. Le transept
    Amiens, la cathédrale. Le transept
    La cathédrale Notre Dame de Clermont Ferrant. Début du chantier : 1248
    La cathédrale Notre Dame de Clermont Ferrant. Début du chantier : 1248
  • Dans l'ordonnance intérieure

    L’élévation est à trois étages seulement : arcade, triforium, fenêtres hautes. Il n'y a plus de tribunes. Les colonnes sont complexes. Les fenêtres sont de plus en plus larges (Surtout à Chartres) car les vides l'emportent sur les pleins. La partie supérieure de la façade est ajourée d'une immense verrière ronde. La voûte est quadripartite (sauf en Bourgogne où elle est sexpartite). Les voûtes sont de plus en plus hautes : elles atteignent 48m à Beauvais. Le système de contrebutement est de plus en plus apparent (Saint Urbain de Troyes), les contreforts s'ornent de pinacles qui se transforment en niches pour statues (Reims), les clochers se multiplient (7 à Laon, 9 à Chartres). La nef s'allonge de 120m (Bourges) à 145m (Amiens).

La cathédrale Notre Dame de Clermont Ferrant. Les vitraux du chœur
La cathédrale Notre Dame de Clermont Ferrant. Les vitraux du chœur
Narbonne : la cathédrale saint Just
Narbonne : la cathédrale saint Just
Orléans : nef de la cathédrale
Orléans : nef de la cathédrale
Le Mans : cathédrale saint Julien. La nef. Vue vers le chœur
Le Mans : cathédrale saint Julien. La nef. Vue vers le chœur
Troyes, basilique saint Urbain
Troyes, basilique saint Urbain
Bourges : la cathédrale. Vue du chevet
Bourges : la cathédrale. Vue du chevet

3.2.2.2. Les grandes cathédrales : 1200-1350

3.2.2.2.1. Chartres

Consacrée le 17 octobre 1260 après deux incendies. Le chevet est bâti sur l'ancienne crypte de 1194. Les voûtes sont terminées en 1220, les portails en 1240 et le porche en 1250. Chartres influence le choeur de la cathédrale de Soissons.

Chartres : cathédrale Notre Dame, le choeur
Chartres : cathédrale Notre Dame, le choeur
Chartres : cathédrale Notre Dame, voûtes de la nef
Chartres : cathédrale Notre Dame, voûtes de la nef

Grandes dates de l’histoire de la cathédrale :

Chartres : cathédrale Notre Dame, déambulatoire
Chartres : cathédrale Notre Dame, déambulatoire
  • 350 – 400 : première mention d’un évêque à Chartres : « Cathédrale de l'évêque Aventin ».
  • 550 : construction probable d’un groupe cathédral sous les évêques Lubin et Calétric.
  • 743 : destruction par incendie de la cathédrale par le duc d’Aquitaine, Hunald.
  • 858 : raid normand sur Chartres : les vikings détruisent la cathédrale. L’église est reconstruite : il en reste la crypte Saint-Lubin.
  • 876 : Charles le Chauve offre une relique de la Vierge à l'occasion de la dédicace de la nouvelle cathédrale.
  • 911 : siège de Chartres par Rollon le Normand.
  • 962 : incendie de la façade et des toitures de la cathédrale par les troupes de Richard de Normandie. Teudon effectue les réparations.
  • 7 - 8 septembre 1020 : incendie accidentel de la cathédrale, complètement détruite dans la nuit.
  • 1020 – 1024 : construction de la cathédrale romane sous l'évêque Fulbert, dont il reste la grande crypte.
  • 17 octobre 1037 : dédicace de la cathédrale romane.
  • septembre 1134 : un grand incendie ravage Chartres, mais épargne la cathédrale. Projet de nouvelle façade.
  • 1134 : fondations de la tour nord.
  • 1142 : fondations de la tour sud.
  • 1142 – 1150 : construction de la partie centrale de la façade.
  • 1170 : achèvement du clocher sud avec sa flèche.
  • 11 juin 1194   incendie accidentel de la cathédrale : l’édifice de Fulbert est détruit, ainsi qu'une grande partie de la ville.
  • 1194 – 1233 : construction de la cathédrale gothique, avec les portails et les porches du transept. Mise en place des vitraux.
  • 1214 – 1215 : construction des voûtes hautes de la cathédrale.
  • 1250 – 1260 : construction de la sacristie, achèvement des pignons du transept et couverture des escaliers à vis ; construction de la galerie des rois de la façade occidentale et construction du haut étage carré sur la tour nord du XIIème siècle.
  • 17-24 octobre 1260 : dédicace de la cathédrale.
  • 1323 – 1358 : construction de la salle capitulaire, surmontée de la chapelle Saint-Piat, qui reçoit ses vitraux.
  • 1417 – 1420 : construction de la chapelle de Vendôme.
  • 26 juillet 1506 : un orage foudroie la flèche de charpente du clocher nord.
  • 1507 – 1513 : construction de la flèche du clocher nord flamboyante « clocher neuf ». par Jean de Beauce.
  • 1514 – 1529 : construction de la clôture du choeur par Jean de Beauce. Huit groupes du côté nord et douze du côté sud sont alors en place, avec leurs baldaquins. Continuation des groupes et des baldaquins en plusieurs étapes jusqu'en 1718.
Chartres: cathédrale Notre Dame : verrière de saints. 1576
Chartres: cathédrale Notre Dame : verrière de saints. 1576
Chartres: cathédrale Notre Dame : Tympan de la vierge au portail sud
Chartres: cathédrale Notre Dame : Tympan de la vierge au portail sud
3.2.2.2.2. Reims

La cathédrale saint Rémy, commencée en 1210, en remplace deux antérieures, la mérovingienne et la carolingienne. Elle réunit les caractéristiques de l'art gothique classique du XIIIè. Architectes : Jean d'Orbais, Jean le Loup, Gaucher, Bernard de Soissons. Elle est achevée en 1250.

Reims : la cathédrale saint Remy. Elévation de la nef
Reims : la cathédrale saint Remy. Elévation de la nef
Reims : la cathédrale saint Remy. La nef
Reims : la cathédrale saint Remy. La nef

Dates :

  • Vers 400 : construction d’une première cathédrale dédiée à la Vierge par l’évêque saint Nicaise sur d’anciens thermes romains. Clovis y est baptisé vers 496.
  • 816 : Louis le Pieux choisit Reims pour y être sacré empereur. Construction d’un nouvel édifice, la cathédrale carolingienne par l’évêque Ebbon.
  • 862 : consécration de l’édifice carolingien par l’évêque de Reims et abbé de Saint Denis, Hincmar.
  • 976 : l'archevêque Adalbéron fait prolonger la nef de trois travées et édifier, le clocher-porche la « Vieille Tour ».
  • 1027 : à partir de Henri I, la cathédrale de Reims est définitivement choisie comme le lieu de sacre des rois de France.
  • 1140 à 1160 : reconstruction de la façade ouest et du chÅ“ur, agrandissement de la nef de deux arcades et élévation de deux tours par l'archevêque Samson.
  • 6 mai 1210 : la cathédrale carolingienne est totalement détruite par un incendie ainsi q’une partie de la ville.
  • 6 mai 1211 : l’archevêque de Reims Aubry de Humbert lance la construction de la nouvelle cathédrale de Reims : quatre architectes se succèdent sur le chantier : Jean d’Orbais, Jean le Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.
  • 1255 : début de la construction de la nouvelle façade.
  • 1275 : le gros Å“uvre de la cathédrale est achevé jusqu’au rez-de-chaussée de la façade.
  • 1275-1285 : achèvement de la façade par Bernanrd de Soissons.
  • 1914 : Les bombardements allemands touchent la cathédrale. Un échafaudage resté en place sur la tour nord prit feu, permettant à l'incendie de se communiquer à toute la charpente. Le plomb de la toiture fondit et se déversa par les gargouilles, détruisant la résidence des archevêques, le Palais du Tau.
  • 1919 : début de la restauration par Henri Deneux grâce à l’aide du mécénat américain.
Reims : la cathédrale saint Remy. Collatéral
Reims : la cathédrale saint Remy. Collatéral
Reims : la cathédrale saint Rémy. Groupe de la visitation du portail central
Reims : la cathédrale saint Rémy. Groupe de la visitation du portail central

Chiffres :

  • Longueur : 149,17m.
  • Largeur : 34,07m.
  • Hauteur de la nef sous clef de voûte : 37,95 mètres (42,30m pour Amiens, 46,77m pour Beauvais) ;
  • Hauteur des deux tours : 82m.
  • Hauteur du clocher sur abside : 87m.
  • 2302 statues : 211 grandes statues de 3 à 4 mètres de hauteur, 126 moyennes 936 petites, 788 animaux de toutes grandeurs ;
  • Vitraux : 4 roses et 80 fenêtres, soit 3 900m² de vitrage dont il n’en subsiste que 1 500.de vitraux colorés.
  • Reims : la grande rose
    Reims : la grande rose
3.2.2.2.3. Amiens

Travaux commencés en 1250. Incendiée en 1258 elle fut reconstruite en partie dans le style rayonnant. Architectes : Robert de Luzarches, Thomas et Renaud de Cormont.

Amiens, la cathédrale. Façade occidentale
Amiens, la cathédrale. Façade occidentale
Amiens, la cathédrale. Nef centrale et collatéral
Amiens, la cathédrale. Nef centrale et collatéral
Amiens, la cathédrale. Le célèbre « Beau Dieu » du portail occidental
Amiens, la cathédrale. Le célèbre « Beau Dieu » du portail occidental

Dates :

Amiens, la cathédrale. La voûte du chœur
Amiens, la cathédrale. La voûte du chœur
  • 1019 : destruction par un incendie de l’édifice carolingien.
  • 1137 : destruction par un incendie de la cathédrale romane et d’une partie de la ville.
  • 1152 : construction par l’évêque Samson d’une nouvelle cathédrale où en 1193 le roi Philippe Auguste épouse Ingeburge du Danemark.
  • 1115 : la cathédrale de Samson est détruite par le feu.
  • 1120 : début des travaux de construction de l’actuelle cathédrale par l’évêque Evrard de Fouilloy ; Robert de Luzarches est le premier architecte de l’édifice.
  • 1236-1240 : fin des travaux de la nef sous l’architecte Thomas de Cormont puis de son fils Renaud de Cormont ;
  • 1243 : achèvement des tours de façade ;
  • 1258 : incendie dans les chapelles du déambulatoire ;
  • 1269 : achèvement du voûtement du chÅ“ur ;
  • 1288 : achèvement du gros Å“uvre ;
  • 1366 : achèvement de la façade par la construction des tours ;
  • 1401 : achèvement de la construction de la tour Nord.
  • 1528 : pose de la flèche.

Chiffres :

Amiens, la cathédrale. Les voûtes à la croisée du transept
Amiens, la cathédrale. Les voûtes à la croisée du transept
Amiens, la cathédrale. Le portail saint Firmin
Amiens, la cathédrale. Le portail saint Firmin
Amiens, la cathédrale. Le portail saint Firmin
Amiens, la cathédrale. Le portail saint Firmin
  • Longueur extérieure : 145m ;
  • Longueur intérieure : 133,50m ;
  • Largeur de la nef : 14,60m ;
  • Largeur des bas-côtés : 8,65m ;
  • Longueur du transept : 70m ;
  • Hauteur sous voûte : 42,30m ;
  • Hauteur de la flèche : 112,70m ;
  • Surface couverte : 7 700m2 ;
  • Volume intérieur : environ 200 000m3 .
  • La cathédrale d’Amiens est la plus vaste de France.
Amiens, la cathédrale. Détail du portail occidental
Amiens, la cathédrale. Détail du portail occidental
Amiens, la cathédrale. Le transept
Amiens, la cathédrale. Le transept

Amiens influence les chevets de Beauvais, Cologne, Tours, Troyes, Anvers, Limoges, Narbonne, Clermont, Rodez, Toulouse, Gérone, Barcelone.

Tours, cathédrale saint Gatien. Façade
Tours, cathédrale saint Gatien. Façade
Troyes, cathédrale saints Pierre et Paul. Façade
Troyes, cathédrale saints Pierre et Paul. Façade
Troyes, cathédrale saints Pierre et Paul. Collatéral nord
Troyes, cathédrale saints Pierre et Paul. Collatéral nord
Cathédrale saint Etienne de Limoges : la croisée (1458-1499)
Cathédrale saint Etienne de Limoges : la croisée (1458-1499)
Narbonne : la cathédrale saint Just. Vue générale
Narbonne : la cathédrale saint Just. Vue générale
La cathédrale Notre Dame de Clermont Ferrant. La grande rose
La cathédrale Notre Dame de Clermont Ferrant. La grande rose
Rodez : la cathédrale : La nef et la grande rose
Rodez : la cathédrale : La nef et la grande rose
Toulouse, cathédrale saint Etienne
Toulouse, cathédrale saint Etienne
3.2.2.2.4. En Normandie

  • L'influence de l'Ile de France se conjugue avec celle de la Bourgogne, tout en respectant les particularités locales: tour - lanterne carrée à la croisée, tracé aigu des arcs, moulurations profondes. Ainsi Lisieux (1170-1235), Bayeux (1235), Coutances (1218-1274) qui inspirera Le Mans (1254) et Tolède.
  •  Cathédrale saint Pierre de Lisieux, 1141-1180. La façade occidentale
    Cathédrale saint Pierre de Lisieux, 1141-1180. La façade occidentale
    Cathédrale saint Pierre de Lisieux : la nef
    Cathédrale saint Pierre de Lisieux : la nef
    Bayeux : la cathédrale saine Marie
    Bayeux : la cathédrale saine Marie
    Bayeux : la cathédrale saine Marie. Nef avec vue sur collatéral
    Bayeux : la cathédrale saine Marie. Nef avec vue sur collatéral
    Cathédrale Notre Dame de Coutances. Vue générale
    Cathédrale Notre Dame de Coutances. Vue générale
    Cathédrale Notre Dame de Coutances. La nef gothique : 1210-1238
    Cathédrale Notre Dame de Coutances. La nef gothique : 1210-1238
  • L'architecture monastique bénédictine est importante dans les nouvelles constructions: Mortemer, Savigny, église de la Trinité de Fécamp (1187, 150m de long), Saint Ouen de Rouen (1339) déjà flamboyante, et le Mont Saint Michel (1211-1228).
  • Fécamp : l’abbaye de la Trinité : la croisée
    Fécamp : l’abbaye de la Trinité : la croisée
    Rouen : saint Ouen. Vue du chevet
    Rouen : saint Ouen. Vue du chevet
    Abbaye de Mortemer. Vestiges de l’abbatiale cistercienne fondée en 1134
    Abbaye de Mortemer. Vestiges de l’abbatiale cistercienne fondée en 1134
    Le Mont Saint Michel : vue générale de l’abbaye
    Le Mont Saint Michel : vue générale de l’abbaye
    Le Mont Saint Michel : le chœur
    Le Mont Saint Michel : le chœur
  • Au XIVè, le régionalisme normand disparaît pour réapparaître au XVè dans le flamboyant rouennais d'influence anglaise.

3.2.2.2.5. Dans le Midi

Les cathédrales s'inspirent de celle du Nord : Clermont, Narbonne, Rodez s'inspirent d'Amiens grâce à l'architecte Jean Deschamps. Bayonne a des rapports avec Reims et Soissons ; Toulouse, Bordeaux et Saint Nazaire de Carcassonne (Chœur) sont aussi d'influence septentrionale.

Carcassonne : la cathédrale saint Nazaire. Vue générale
Carcassonne : la cathédrale saint Nazaire. Vue générale
Bordeaux : la cathédrale saint André. Vue générale
Bordeaux : la cathédrale saint André. Vue générale
Bayonne: la cathédrale saine Marie : la nef
Bayonne: la cathédrale saine Marie : la nef
Rodez : la cathédrale : La nef et le choeur
Rodez : la cathédrale : La nef et le choeur
La cathédrale Notre Dame de Clermont Ferrant. Façade occidentale
La cathédrale Notre Dame de Clermont Ferrant. Façade occidentale
 Toulouse, cathédrale saint Etienne. La nef
Toulouse, cathédrale saint Etienne. La nef

Mais le style méridional créé le type d'église en briques à nef unique (Cathédrale d'Albi) ou à double nef (Les Jacobins de Toulouse), style qui passera en Espagne.

Le Mont Saint Michel : le chœur
Le Mont Saint Michel : le chœur
Le Mont Saint Michel : le chœur
Le Mont Saint Michel : le chœur
Albi, cathédrale sainte Cécile. Vue générale extérieure
Albi, cathédrale sainte Cécile. Vue générale extérieure
Albi, cathédrale sainte Cécile. La nef
Albi, cathédrale sainte Cécile. La nef
Toulouse, l’église des Jacobins. La double nef
Toulouse, l’église des Jacobins. La double nef
3.2.2.2.6. La Bourgogne du XIIIè

La bourgogne garde les voûtes sexpartites sur la nef et les supports cylindriques simples: Dijon (1230-1252), Braine, Saint Père sous Vézelay, Semur en Auxois.

Dijon : la cathédrale sainte Bénigne : voûte de la nef centrale
Dijon : la cathédrale sainte Bénigne : voûte de la nef centrale
Braine dans l’Aisne : abbatiale saint Yved. Vue générale
Braine dans l’Aisne : abbatiale saint Yved. Vue générale
Semur en Auxois. Collégiale Notre Dame. La nef
Semur en Auxois. Collégiale Notre Dame. La nef
Saint Père sous Vézelay. Eglise Notre Dame. Elévation
Saint Père sous Vézelay. Eglise Notre Dame. Elévation

3.2.2.3. Le gothique rayonnant

Ce style qui dure de 1350 à 1400 vient du désir de réaliser des cathédrales plus élancées, plus légères, plus lumineuses, par la multiplication des courbes et des contre-courbes dans le décor architectural. Ce lyrisme surcharge souvent la décoration. On accentue l'accumulation des organes architecturaux: voûte « étoilée » avec liernes et tiercerons, tours et clochers (tour du Beurre de la cathédrale de Rouen).

Rouen, la cathédrale
Rouen, la cathédrale
 Rouen, la cathédrale
Rouen, la cathédrale

A Paris, il y a les proches de Saint Germain l'Auxerrois, Saint Gervais, Saint Etienne du Mont.

La Normandie (Porche de Saint Maclou de Rouen, N.D. de Louviers, N.D. d'Alençon) et l'Est (Champagne, Bresse avec l’église de Brou de 1513, Lorraine) sont les provinces d'élection de ce style.

Paris : saint Germain l’Auxerrois : vue générale
Paris : saint Germain l’Auxerrois : vue générale
Paris : saint Etienne du Mont. La nef et le jubé
Paris : saint Etienne du Mont. La nef et le jubé
Rouen : saint Ouen. La façade occidentale
Rouen : saint Ouen. La façade occidentale
Cathédrale saint Etienne de Metz. Côté nord de l’édifice
Cathédrale saint Etienne de Metz. Côté nord de l’édifice
Strasbourg, cathédrale: le bas côté nord
Strasbourg, cathédrale: le bas côté nord

3.2.2.4. Le gothique flamboyant

La véritable évolution a lieu au XVe siècle avec un nouveau style de l'art gothique particulièrement reconnaissable : le gothique flamboyant. Le flamboyant répond à une exigence de progrès, il tente de trouver une nouvelle expression pour ne pas sombrer faute de n'avoir pas su s'adapter. Les fioritures architecturales sont omniprésentes dans la façade, les voûtes et les clefs. Les fenêtres ont souvent, dans leur partie supérieure, des nervures ondulées en formes de petites flammes, d'où le nom de flamboyant pour dénommer ce style du XVe siècle. Quant aux piliers, ils n'ont plus de chapiteaux et les arcs des voûtes viennent pénétrer directement dans les colonnes. Typiquement flamboyant, l'arc en accolade qui surplombe une lucarne ou une porte d'entrée et qui accentue l'esthétisme général de l'édifice. Rouen avec son palais de justice ou Bordeaux avec l'Eglise Saint Eloi marquent le point d'orgue de ce gothique flamboyant qui use de la décoration plus que de l'architectonique, parfaitement assimilée.

Paris : saint Séverin : la voûte
Paris : saint Séverin : la voûte
Rouen : le palais de Justice
Rouen : le palais de Justice

La Normandie (Porche de Saint Maclou de Rouen, N.D. de Louviers, N.D. d'Alençon) et l'Est (Champagne, Bresse avec l’église de Brou de 1513, Lorraine) sont les provinces d'élection de ce style.

Eglise Notre dame de Louviers : 1170 – 1550
Eglise Notre dame de Louviers : 1170 – 1550
Strasbourg, cathédrale : portail nord de Saint Laurent : l’Adoration des Mages
Strasbourg, cathédrale : portail nord de Saint Laurent : l’Adoration des Mages

Au XVIè siècle, l’influence italienne, de plus en plus grande laisse au gothique encore quelques décennies d'existence, d'autant que les architectes et les évêques sont attachés à ce style séculier qui a montré sa valeur. Mais face à la culture de la Renaissance, Renaissance qui fait de l'Antiquité sa principale source d’inspiration, l'art gothique perd sa domination et l’architecture s'adapte aux nouvelles exigences : les piliers adoptent une forme massive et ondulée, les fioritures du gothique flamboyant s'amplifient. Malgré quelques constructions gothiques comme l'église de Gisors, rien n’empêcher la nouvelle déferlante italienne. Ainsi vers 1530 c'est à l'art Renaissance que beaucoup d'architectes, d'évêques ou d’humanistes d'humanistes vouent leur attachement, qualifiant le gothique d'art barbare, d'art à l'image de la société médiévale que l'on rejette face aux nouvelles valeurs incarnées par cette Antiquité redécouverte. C'est d'ailleurs Raphaël qui le premier emploie le mot de gothique pour caractériser ce que l'Europe avait subi pendant ce « brumeux » Moyen-Âge.

Brou près de Bourg en Bresse : Monastère royal Notre Dame (1506-1532) : vue générale
Brou près de Bourg en Bresse : Monastère royal Notre Dame (1506-1532) : vue générale
Brou près de Bourg en Bresse : (1506-1532) : élévation
Brou près de Bourg en Bresse : (1506-1532) : élévation


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