Art - L’art gothique
1. Les principes architecturaux
Introduction
Principes d’architecture
Evolution
| Westhoffen, saint Martin : Saint Jean l’Evangéliste. Panneau du vitrail du chœur. 1302 |
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| Albi, cathédrale sainte Cécile. Voûte du portail |
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1.3. Evolution
1.3.1. Le gothique primitif : 1150-1200
Ce gothique « primitif » se retrouve particulièrement dans deux édifices : la basilique Saint Denis érigée par le grand abbé Suger (1135-1144) et la cathédrale de Sens. A Saint Denis, Suger innove en créant un audacieux double déambulatoire, révélateur de la liberté laissée par les croisées d'ogives, et une façade harmonique, apparue en Normandie (un rectangle divisée en trois parties, comportant chacune un portail, dont la plus large se trouve au centre. Les deux parties latérales sont surmontées de tours abritant les cloches et qui sont normalement symétriques. Ce type de façade permet un accès plus direct du fidèle à la cathédrale.) A Sens, (1130-1168) le choix architectural est moins audacieux : les murs restent épais, la voûte sexpartite commande l’alternance des supports, mais les innovations sont bel et bien présentes : l'absence de transept unifie l'espace et l'éclairage est abondamment fourni par les grandes baies des bas côtés.
| Saint Denis : l’abbaye : la nef |
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| Saint Denis : l’abbaye : le déambulatoire |
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Les apports de Sens sont transposés, avec de nombreuses adaptations à Senlis, à Notre-Dame de Noyon ou Saint Germer de Fly (1150-1220), où est inaugurée la formule de l'élévation à quatre niveaux (grands arcades, Tribunes, triforium, fenêtres hautes) qui connaîtra un grand succès pendant toute la seconde moitié du XIIe siècle. A partir de 1160 commence une course à la hauteur, avec Notre-Dame de Paris (élévation à trois niveaux) et Notre-Dame de Laon (élévation à quatre niveaux, 1150-1220).
| Saint Denis : l’abbaye : le transept nord |
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| Paris, saint Germain des Prés : la nef et le chœur |
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Les autres grands édifices du gothique primitif sont Saint Pierre de Montmartre (1140), le choeur de Saint Germain des Prés (1163), la cathédrale de Soissons...
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Paris, saint Germain des Prés : le chevet |
1.3.2. Les Grandes Cathédrales : 1200-1250
| Paris, Notre Dame : élévation de la nef centrale |
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Puis on remplace les anciennes églises romanes par des édifices plus vastes en longueur, (Paris, 127m; Chartres, 130m; Reims, 138m; Amiens, 145m), et en hauteur (Paris, 34m; Chartres, 35m ; Reims, 38m ; Amiens, 44m ; Beauvais, 47m). C’est la période dite « des grandes cathédrales » dont Chartres et Bourges sont les modèles.
| Reims : la cathédrale saint Rémy |
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| Amiens, la cathédrale. Façade occidentale |
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| Paris, Notre Dame : Portail de la vierge |
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L'adoption de l'élévation à trois niveaux, soutenue par des arcs-boutants avec une recherche d'un ajourement maximal faite à Chartres, devient désormais la règle pour tous les autres grand édifices que sont Paris, Reims, Amiens, Beauvais...
| Beauvais : cathédrale saint Pierre : les voûtes culminent à 48 mètres de hauteur |
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| Beauvais : cathédrale saint Pierre : le chœur |
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| Reims : la cathédrale saint Remy. Sculptures du massif occidental intérieur |
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| Amiens, la cathédrale. Représentation de la façade occidentale |
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Quant à la sculpture, elle devient florale et froide, se perdant dans les hauteurs, sur les chapiteaux. On perd ainsi l'infinie variété des sculptures sur chapiteaux de l'art roman. A l'intérieur, les sculptures deviennent plus rares (revers de la façade de Reims, ou mur bas formant la clôture du choeur), mais cette rareté est compensée par la richesse des sculptures aux portails. Le portail gothique prend sa forme définitive à la cathédrale de Senlis vers 1185. Les statues ornent voussures, piedroits, archivolte, trumeaux... Elles évoquent les vérités éternelles et expriment la vie. Cette sculpture atteint son plein épanouissement aux portails des croisillons de Chartres (1205-1240), à la porte de la Vierge de Notre Dame de Paris (1210-1220), aux façades d'Amiens (1125-1236), Bourges, Reims. La façade de la cathédrale est une vraie « Encyclopédie en images » qui exprime la Rédemption, le jugement dernier, le Règne de Dieu et l'Histoire des Hommes. Elle est un miroir des croyances du temps et des connaissances du Moyen Âge gothique.
| Senlis, la cathédrale. Vue générale |
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| Chartres: cathédrale Notre Dame : portail central du transept nord, les piédroits.1194-1220 |
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| Bourges : la cathédrale Saint Etienne. La façade occidentale |
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A coté de la statuaire et comme elle, la sculpture ornementale s'inspire de la nature et imite les plantes des prés et des bois.
| Reims : la cathédrale saint Rémy. Le portail de la façade occidentale |
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| Chartres: cathédrale Notre Dame : le Portail royal |
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1.3.3. Le Gothique rayonnant : 1250-1350
| Cathédrale saint Etienne de Metz. Vue générale |
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| Cathédrale saint Etienne de Metz. Voûte de la croisée |
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| Cathédrale saint Etienne de Metz. Choeur et déambulatoire |
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C'est l'époque « classique » de l'art gothique, même si le terme « rayonnant » est relativement impropre. Ce style se retrouve dans tous les grands chantiers en cours, et est très significatif dans les constructions nouvelles comme Sées, Metz et Strasbourg : Les constructeurs des grandes cathédrales tendent à donner plus de largeur aux vaisseaux et aux baies. La sculpture se complique (chapiteaux à bouquet de feuillage), les piliers se découpent en minces colonnettes (piliers fasciculés), les remplages sont complexifient, la verticalité s’accroît et avec elle l'édification de « murs de verre » où triomphe l’art du vitrail. La rose surtout devient un élément incontournable du décor.
| Sées : façade de la cathédrale |
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| Sées : la nef |
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| Sées : élévation de la nef |
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L'origine du gothique rayonnant peut être située à Paris. Là aussi, la basilique de Saint Denis fait figure de précurseur dans la réfection des parties hautes du choeur. On introduit notamment un triforium à claire-voie. La constitution de murs de verre prend toute son ampleur avec la Sainte Chapelle. Amiens, Reims, Beauvais tiennent compte de ces nouvelles données et modifient leurs plans…
| Strasbourg, cathédrale : façade |
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| Strasbourg, cathédrale : façade occidentale vue de haut |
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| Strasbourg, cathédrale : la face arrière du massif occidental et le flanc sud de l’édifice |
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1.3.4. Le Gothique flamboyant : 1350-1550
| Paris : saint Séverin : la nef flamboyante |
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| Beauvais, église saint Etienne : le chevet flamboyant, 1506-1556 |
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Après une longue période pauvre en innovations (la guerre de cent ans n’y est sans doute pas étrangère), un « souffle nouveau » apparaît à partir des années 1420. S’il n’affecte pas la structure des bâtiments, il touche principalement le décore qui « flamboie », devient beaucoup plus riche et compliqué : ogives et voûtes sont accompagnées de nervures multiples ; du centre des croisées partent des clefs pendantes qui rappellent les stalactites de l'art arabe. Le chapiteau est supprimé pour accentuer l'impression d'élancement des vaisseaux.
| Bordeaux : la cathédrale saint André. Portail flamboyant |
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| Cathédrale saint Etienne de Limoges : 1273-1888. Portail Saint-Jean de la façade nord du transept, de style flamboyant (1515 à 1530) |
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| Eglise Notre dame de Louviers : le porche flamboyant |
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La richesse du décor extérieur est exubérante. Les statues sont abritées dans des niches surmontées de dais ; gâbles, galeries, balustrades, gargouilles, clochetons, fleurons, pinacles dessinent sur le ciel des dentelles de pierre que les clochers dominent de leur masse élancée : ainsi saint Maclou de Rouen, saint Germain l’Auxerrois et saint Etienne du mont à Paris, nef de Hautecombe, clocher de la cathédrale de Bordeaux, portail saint Laurent de Strasbourg, collégiale saint Vulfran d’Abbeville, église de Brou, saint Ouen de Rouen, saint Urbain de Troyes…
| Rouen : saint Maclou. Tour de croisée, détail |
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| Rouen : saint Ouen. Vue du chevet |
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