Au cours du second âge Roman, la voûte est étendue à tout l'édifice, en sacrifiant l'espace et la lumière et en risquant souvent la catastrophe : car plus une voûte est large, plus elle exerce de fortes poussées sur les murs, risquant l’écroulement de l’édifice...
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Structure et plan de l’église gothique |
Dans le second quart du XIIè, les progrès techniques de la construction, l’utilisation systématique d’une pierre plus légère, le tuf et les avancées de la science de l'appareillage permettent à des architectes de la région parisienne, aidés par des expériences tentées peu auparavant en Angleterre (Durham) et en Bourgogne, de construire des églises plus grandes, plus hautes et plus éclairées.
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Plan de la cathédrale de Chartres, vers 1195 |
Pour cela ils utilisent un type de voûte connu depuis l'Antiquité mais qui n'avait pas été utilisé que pour ses qualités décoratives ou pour sa robustesse sur de petites surfaces (Arménie, Géorgie, Italie du Nord, Cryptes du midi de la France). Cette voûte est une voûte d'arêtes dont les arêtes sont renforcées d'arceaux noyés dans la maçonnerie à la rencontre des quatre voûtains.
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La structure gothique est basée sur le rôle essentiel du pilier qui reçoit les poussées principales des divers arcs : ogives, formerets, doubleaux |
Cette voûte pend le nom de croisée d'ogives : elle est ainsi appelée car chaque quartier de la voûte semble être porté par des arcs diagonaux ou « ogives » qui dissimulent et renforcent leurs arêtes : en d'autres termes, les arcs ogivaux qui se croisent constituent un squelette indéformable, que l'on va encore renforcer par d'autres arcs…
| Amiens, la cathédrale. Les voûtes à la croisée du transept |
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Comment se présente ce squelette de pierre ? Il est constitué d'abord, en avant et en arrière, par des arcs doubleaux et, sur les cotés, par des arcs formerets engagés dans le mur ; et enfin par les deux arcs ogivaux se croisant en leur milieu dans la clef de voûte. Ce premier ensemble de nervures canalise les poussées de la voûte vers les points isolés qu'il est facile de renforcer : les colonnes - support. Voici une première différence fondamentale entre le roman et le gothique : dans l’art roman, l’élément porteur est le mur. Dans l’art ogival, l’élément porteur est la colonne.
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Chartres : cathédrale Notre Dame, voûtes de la nef |
On peut donc amincir sans danger les murs entre ces points de renfort et y percer de larges fenêtres. A l'extérieur du mur on applique contre les colonnes un deuxième point de renfort : d'abord simple contrefort, comme dans les églises romanes, il devient fin XIIè « arc boutant » à simple puis à double volée.
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Collégiale Notre Dame de Mante la Jolie : élévation de la nef |
Telle est la voûte d'ogives la plus simple. Mais elle va se compliquer avec le temps :
| Cathédrale d’Exeter : la nef centrale |
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- Dès le XIIIè apparaît la voûte « sexpartite », car une troisième ogive, parallèle aux doubleaux passe par la clef de voûte. Comme cette ogive n'a pas besoin de supports aussi importants que ceux des doubleaux, son emploi a pour conséquence une alternance de supports importants et de supports moins importants.
- Puis on renforce et on décore les voûtes de nervures supplémentaires, les liernes et les tiercerons qui allègent encore le poids de la voûte.
- Enfin, l'arc brisé remplace l'arc en plein cintre dans la voûte d'ogives : avec tous ces éléments réunis, on peut concevoir et réaliser les édifices les plus audacieux.
- Ainsi naît un type d'églises très différent de ceux qui l'avaient précédé. Le rôle essentiel joué par les supports et les contreforts donne à l'édifice, au dedans comme au dehors, un élan vertical qui le fait comparer à une futaie lumineuse.
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Senlis, la cathédrale. Voûte de la nef |
Le décor sculpté possède aussi des caractéristiques totalement nouvelles. Ce style va dominer l'Europe pendant toute une partie du Moyen Âge, du milieu du XIIè au milieu du XVIè.
| Beauvais : cathédrale saint Pierre : le chevet |
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